mercredi 28 juillet 2010

Randonnée à travers les Gorges d'Apremont.

Randonnée du 24 Juillet 2010 à travers les Gorges d'Apremont.

Départ pour les gorges d'Apremont près du médaillon de Rousseau et Millet.
Le rocher Jean-de-Paris qui abrite la roche où fut apposée en 1884 la plaque réalisée par Henri CHapu
en hommage aux peintres.
Rousseau et Millet sont les deux maîtres de l'école de Barbizon. Ils sont les représentants d'une nouvelle manière de faire de la peinture, en pleine nature. Le développement du chemin de fer et de la ligne Paris-Lyon rend accessibles ces lieux si pittoresques de la forêt, ainsi que la possibilité de transporter la peinture dans des tubes.

Au début, les artistes broyaient eux-mêmes les couleurs dans leur atelier juste avant de les utiliser.
Les tubes d'étain ont été inventés vers 1840. C’est en 1841 qu’un peintre américain, John Goffe Rand, inventa le tube de peinture en métal compactable, fermé hermétiquement à l'aide d'une pince. Il déposa un brevet décrivant un tube métallique souple en étain pur ou en plomb permettant de conserver les peintures à l’huile. Le peintre Lefranc reprend cette invention en 1850, ainsi les peintres peuvent parcourir la campagne. Ces nouveaux récipients étaient beaucoup plus pratiques que les vessies de porc et permettaient de conserver les couleurs intactes plus longtemps. C'est grâce aux tubes d'étain que les peintres impressionnistes ont pu sortir de leur atelier pour aller peindre leurs paysages sur le motif, c'est-à-dire dans la nature. source.
Voici ce qu'écrit Jean-François Millet au sujet de la forêt et de son ami Théodore Rousseau :
«La forêt, la nuit ,avec ses effondrements de rochers aux proportions démesurées, me fait penser à l'origine du monde, quand le chaos en mouvement broyait des générations d'êtres humains ou que l'esprit de Dieu planait sur les eaux. J'irai tout à l'heure demander à Rousseau s'il veut y faire un tour avec moi. La forêt, la solitude, Rousseau les aime encore mieux que moi. Il y est comme le marin sur la mer. Au plateau de Belle-Croix, pendant des heures, immobile sur un rocher comme un capitaine sur sa dunette, il a l'air de faire son quart. Il ne peint pas, il contemple, il laisse ses chers arbres lui entrer lentement et profondément dans l'âme . C'est un homme fort , que Rousseau ! »

Les dessins de Théodore Rousseau à propos des Gorges d'Apremont insistent sur l'aspect désertique, nu, désolé, des lieux.

Cela explique que les peintres de l'école de Barbizon n'appréciaient pas du tout l'initiative du forestier Marrier de Bois d'Hyver de replanter des épineux dont il cultivait les graines dans une sécherie à la Faisanderie, afin de repeupler les déserts, fixer les sols et empêcher les vents de sables qui envahissait la ville. Une fronde s'est levé contre la poussée des "pins administratifs". Au point que les peintres en sont venus à les arracher. On raconte qu'à l'auberge Ganne de Barbizon qui accueillait les artistes, il fallait revenir le soir avec quelques plants arrachés pour pouvoir souper, ce qui avait forgé l'expression "pins pour pain". Cette opposition entre les artistes et les forestiers culmina quand ces derniers voulurent couper les arbres du Bas-Bréau. La fronde des artistes donna naissance aux premières réserves artistiques, ancêtres des réserves biologiques d'aujourd'hui. Une plaque commémorative au rocher Jean-de-Paris rappelle qu'en 1853 furent créées ces premières séries artistiques.
Mais redonnons la paroles aux randonneurs: (voir la vidéo qui mélange photos de la randonnée et images d'autrefois).
Nous enchainons les monticules rocheux et divers chemins pour rejoindre la fameuse caverne des Brigands et la mare aux Biches (à sec) que nous avons connu sous des jours plus humides .

Puis c'est le Désert d'Apremont qui n'a plus rien d'un désert avec ses herbages de sous-bois assez rares en forêt de Fontainebleau .

Ensuite c'est les fougères qui prennent le relais et un chemin creux nous remonte sur une platière ou se trouve la mare aux Sangliers à sec également. Quelques lézards détournent les randonneurs de leur chemin.
Le lézard vert (lacerta viridis) a une grande confiance en sa robe verte, qui lui permet de passer inaperçu au milieu des herbes et des feuilles. Si vous l'attrapez, il n'hésitera pas à vous mordre en pressant si fortement ses mâchoires qu'il pourra rester pendu à votre doigt un bon moment..Mais sa morsure n'est pas dangereuse. Il se terre d'octobre à avril. Taille maximale: 30 cm. Son cousin, le lézard des murailles qu'on observe dans les jardins fait 10 cm de moins.

La bruyère est en fleur (fleurs violettes dès juillet) et dans certains secteurs la callune est en avance (petites fleurs roses en août et septembre dans les clairières et les landes) mais c'est la fougère qui est reine en ce moment. La fougère aigle est l'espèce commune la plus répandue dans la forêt parmi la vingtaine d'espèces recensée (Pourquoi aigle ? parce qu'elle fait penser à un vol de grands oiseaux vu en perspective), c'est aussi la plus grande des fougères, pouvant atteindre 3 mètres de haut. Elle colonise les sols acides et dénudés et peut pousser aussi sous les arbres.
Une des nombreuses pauses à lieu au rocher "le Pont de Sully".

Ensuite nous traversons un secteur fréquenté d'antan par les peintres impressionnistes avec des chênes centenaires.
Nous passons à côté de "la Tortue d'Apremont" avant d'arriver à la grotte des Barbizonnières ( qui a servi de refuge aux femmes lors de l'invasion de 1814) puis de nouveau au pied d'une immense tortue surmontée d'un bonzaï appelée "la Roche Brisée"
Le chemin nous emmène au rocher de "l'Eléphant de Barbizon".
Encore une belle et longue journée d'été !

dimanche 18 juillet 2010

De Bois le roi à Apremont .

Par David. Sous un ciel à la surface argentée et vibrante qui laisse passer les grondements inquiétants du tonnerre (ainsi que dans les Trois Pignons 15 km plus loin.) . (Note: la prochaine randonnée, le 24 juillet, aura lieu dans les Gorges d’Apremont.)
Toutes les photos. Images cliquables.
À Bois le roi, avenue de la Forêt, le chemin des Coureurs permet de s'échapper vers la forêt. Puis il change de nom et devient le chemin de Chailly .
Il y a trois axes routiers a traverser: la D 138 au carrefour de la Perlure, la N6 après la route de la Perlure, et la route Ronde (D 142 E) au bout de la route du Lancer.
Site du rocher Canon. Marches de bois:
marches de bois au Rocher Canon
La traversée au milieu d'une forte densité de rochers impressionnants (environ 10 minutes), énormes blocs gris ici-bas chus d'un désastre obscur. Nombreux varappeurs.

blocs au Rocher Canon
«Ils n'ont pas mis le 8 à la place du 32 ?» demande l'un d'eux en levant le regard vers le sommet du rocher.
En descendant du Rocher Canon:

descente du site Rocher Canon
Descendre au milieu des fougères par un petit sentier.
Route tournante des Longues Vallées, à gauche, emprunter le GR 1, puis bifurquer sur la route Sampite. C'est là que je trouve cette canette de soda écrasée que je ramasserai au retour.
Traversée de la zone de silence des Monts de Faÿs par la route Sampité ( ce qui donne avec le logiciel de reconnaissance vocale: traversée de la zone de silence des mondes défaillis par la route sans pitié...) .
Convoi exceptionnel_route du Clocher
Un Convoi Exceptionnel, le long de la route du Clocher .
La Croix Sampité
La croix Sampité, curieusement, n'est pas placée le long de la route éponyme, mais au carrefour suivant, sur la route du Sanglier. Césaire Sampité est un garde-forestier assassiné en 1887 aux Monts-de-Faÿs.
J'emprunte la
route du Sanglier qui présente deux physionomies différentes. D'abord une futaie, avec de grands arbres, puis des espaces de régénération . C'est intéressant, car on voit ici se côtoyer plusieurs âges de la forêt.
espace de régénération_route du sanglier
-Ouvrons le Larousse :
Futaie : forêt provenant de semis ou de plants, destiné à produire des arbres de grande dimension... La futaie passe par les états de semis naissant, de fourrés,, de gaulis, de perchis, de jeune futaie (40 à 60 ans), de jeunes hautes futaie (60 à 120 ans), de haute ou de vieille futaie (120 à 200 ans).
Ce sera intéressant de revenir dans ces bois pour surveiller leur évolution.
Je traverse la route tournante des Monts de Faÿs pour m'engager dans le Cuvier Châtillon (parcelle 883). Une zone sauvage. En redescendant, mieux vaut ne pas se laisser distraire, sinon on perd le sentier caché par les fougères caressantes.
chaos rocheux dans le Cuvier Châtillon
Ce chaos rocheux présente une succession de passages étroits et de beaux rochers dont l'aspect tourmenté et dentelé est du au ciment silico-calcaire assurant la cohésion cristalline du grès et à l'érosion particulière qu'il subit par la suite.
J'arrive sur une route plus large de couleur blanche caillouteuse. Je reconnais la route Bellevue souvent montée à vélo et ses blocs rocheux avec cette couleur d'oxydation rouille.
Par le chemin sableux, ont rejoint le
carrefour de L'Épine. Le parking est peu rempli pour un samedi.
souterrain_parking de l'Epine
Le souterrain sous la nationale 7.
bousiers lunaires_route de la Solitude bousiers
Au-milieu de la route de la Solitude, des bousiers lunaires (les mâles se reconnaissent à leurs corne) s'activent dans le crottin de cheval..Sur la fiche Wikipédia, on apprend que c'est l'insecte le plus fort du monde.
route de la Solitude_large
La route de la Solitude, d'abord plate, s'élève jusqu'aux gorges d'Apremont.

fissure_rochers_Apremont plateau de grès_Apremont
Une fissure de la platière . Cette table de grès apparaît bosselée, plus ou moins dénivelée, sillonnée de fissures qui permettent aux eaux de s'écouler vers les sables sous-jacents. Dans les régions où le grès est plus homogène, des mares subsistent ainsi que des tourbières.
Apremont, la platière. Nombreuses cartes postales anciennes sur le site des Archives départementales de Seine-et-Marne.
Voilà ce qu'écrivaient les frères Goncourt à propos d'Apremont dans Manette Salomon : « Puis la forêt s'ouvrait : un âpre plein midi brûlait devant lui, dans le paysage découvert les gorges sauvages d'Apremont, les rochers qui, sous le bleu africain du ciel et l'implacable intensité de la lumière, se dressaient en masse violette, avec des cernées sèches...».
grottes APREMONT grottes APREMONT-4 Panorama
Un robinier à la sortie de la caverne des Brigands.

Mais il est déjà l'heure de revenir. Patrick explorera le site sans doute davantage, à l'occasion de la randonnée du samedi 24 juillet qui partira du Bizon à 13h 30.
*Post-scriptum, un geste simple: sur le chemin du retour, j'ai l'occasion de délester la forêt de quelques déchets. Inventaire: un paquet de marlboro, une bouteille d'évian, et la canette d'oasis. L'occasion de rappeler les règles du bon usage dans la forêt. Sinon, ce paquet de cigarette aurait mis plus d’un an à se décomposer , la bouteille en plastique : 500 ans , soit autant que la durée de vie de certains arbres de la forêt , et la canette métallique : elles se décomposent dans une fourchette de 200 à 500 années. Source.
décomposition des déchets_01 ensemble-protégeons_la_forêt

mardi 13 juillet 2010

Les Trois Pignons, un samedi de juillet.


Samedi 10 juillet, les Trois Pignons sont au programme .
Le Diplodocus.
PATRICK: Le temps est lourd et à l'orage et le son du tonnerre accompagne le début de la rando .
Un parcours passant par le Rocher Guichot , le Diplodocus , le Rocher Fin et le 95'2 nous amène au pied de la Croix de Lorraine . (voir le site du CoSiRoc et Les principaux massifs de « Bleau »)
  Puis par le circuit dit des 25 bosses nous revenons en suivant son tracé EST alors que le soleil de retour essaie de rendre plus pénible le trajet .
Une belle sortie pour un samedi après midi !

Le massif domanial des Trois Pignons s'étend sur 3135 ha et regroupe la forêt domaniale des Trois Pignons (1264 ha), celle de Coquibus (1139 ha) et le terrain militaire du Bois-rond (732 ha). L'ensemble a été divisé en 167 parcelles d'une superficie moyenne de 18 ha.
Les Trois Pignons se présente comme une vaste arène avec des buttes dispersées, et notamment quatre (et non pas trois) collines alignées qui sont à l'origine de son nom. Altitude moyenne: 100 mètres, qui culmine à 130 mètres.
Il faut savoir que, quand  l' État a décidé de se porter acquéreur de cette forêt, elle était divisée en 3200 parcelles appartenant à près de  2000 propriétaires sur 2403 ha partagés !  Rien de simple quand certaines parcelles s'étendaient sur quelques centaines, voire quelques dizaines de mètres carrés ! 
Les acquisitions se sont achevées en 1982.
Au Rocher Potet.
Des plateaux calcaires (centre du Coquibus) alternent avec des platières gréseuses et de vastes étendues de sables stampiens sous-jacents dégagés par l'érosion. Ce terrain particulier favorise des microclimats et explique que des plantes d'origine méditerranéennes, alpines, continentales et atlantiques parviennent à se cotoyer.
De curieux pins, une des essences que l'on trouve aux Trois Pignons, parmi les chênes pédonculés, le charme, le chataignier, le robinier, le bouleau...
L'érosion ici est très forte, due à la surfréquentation, au relief du terrain et aux variations de température plus prononcés ici que dans le reste de l'île de France. Au 95,2 où sont passés les randonneurs,  l'érosion a provoqué le déchaussement des blocs de grès, la baisse du niveau du sable -jusqu'à sa disparition entraînant la mise à nu des racines des pins, qui finissent par casser à force de servir de marches naturelles aux promeneurs- , l'encaissement des sentiers, et la création de ravines.
Cette croix est une pyramide de grès surmontée d'une croix de Lorraine. Elle est haute d'un peu plus de 10 mètres (3,30 mètres pour la croix) et elle pèse 110 tonnes. Elle rend hommage à cinq résistants tués et à quatorze déportés et a été  inaugurée le 22 juin 1946.
Elle est élevée sur un piton rocheux qui domine la Vallée Close. Un projecteur a été installé sur ce piton pendant la dernière guerre et aidait les avions alliés à se repérer pour larguer des armes et des explosifs. Ne trouvant pas ces explosifs, les Allemands incendièrent le massif,qui brûla pendant six jours, ce qui est une des explications à son aspect désolé.
On a recensé plus de cent abris gravés. On s'efforce de les protéger.
Les inscriptions/ Certaines datent de la Préhistoire, et d'autres suscitent l'interrogation.
Les randonneurs sont venus sur les Trois Pignons au mois de janvier et c'est déjà Patrick qui prenait les photos, et il y a presque un an , au mois de septembre, et à chaque fois de nouvelles informations:




mercredi 7 juillet 2010

De Fontainebleau à Bois-le-roi, juillet 2010.

Le trajet dure cinq minutes et coûte 1,65 euros.
L'extérieur de la gare de Fontainebleau-Avon est refait à neuf.
La gare est couleur crème. Les années vont la patiner. L'intérieur est encore en travaux.
Un visiteur du passé reconnaitrait-il la gare aujourd'hui ?
gare de Fontainebleau (1024x768) gare de fontainebleau-int (1024x768)
Une photo de la gare vue du pont, pour comparer
En face la piscine de la Forêt, à l'abandon.

entrée sentier bleu (768x1024) DSCF4910 (1024x768)
Un sentier très discret monte dans la pénombre du sous-bois. Un panneau indicateur sur un arbre me promet la Roche Éponge à 20 mn de marche.

piscine de la forêt Panorama (1024x428)
Je ne résiste pas à l'envie d'aller jeter un œil sur l'ancienne
piscine de la Forêt. Il suffit de tourner sur la droite. Les images parlent d'elles-mêmes. Attention ! Le sol est jonché de bris de verre. Se déplacer avec prudence. Je ne suis venu ici qu'une seule fois, en 1992. J'ai même retrouvé le ticket de caisse.
Autres photos.
Une vidéo de cette piscine: Piscine de la forêt.
  L'entrée coûtait 30 francs, ce qui était cher par-rapport aux autre piscines.
panneaux forêt (1) (1024x768) panneaux forêt (2) (1024x768) panneaux forêt (1024x768)
Après cet intermède, je continue sur la pente abrupte.
On traverse la route... Des panneaux explicatifs qui vous en apprennent beaucoup sur la forêt . Je me laisse guider par les traits de peinture bleue qui cochent les rochers.

Des curiosités très connues :Le médaillon de Némorosa est en fonte. Il est scellé sur un rocher de la plaine du fort des moulins.médaillon Némorosa (1024x768)
Anecdote : la légende de Némorosa a été créée par le poète Alexis Durand (1795 -1853) et Denecourt s'en est emparée. En 1851, Durant, alors fâché avec le Sylvain, marque son mépris à propos de ceux qui « s'emparent du poétique labeur et de la sainte exaltation du sol natal pour les ériger en spéculation ».

comte louis foucher (768x1024)
Le médaillon Fouché de Carrel. Le comte Louis Alexandre était un Sénateur de Seine-et-Marne.
Le 3 avril 1876, il avait déposé un projet de loi ayant pour but d'augmenter 1 000 ha la partie artistique de la forêt. Sa proposition ne fut pas retenue par l'assemblée. On raconte qu'elle lui aurait été suggérée par
un comité de protection de la forêt de Fontainebleau siégeant à Bois-le-roi.
Sur ce médaillon, il est écrit : « Cette forêt est le domicile de nos artistes. Notre école de paysagiste qui la première du monde y a établie ses colonies : elle est entourée de leur campement. Cette école est une de nos gloires nationales. »
En 1876, Jean-François Millet, mort depuis un an, et Théodore Rousseau, en 1867 à Barbizon, entrent à peine dans la postérité.

inauguration Foucher Careil
Le médaillon est dû au sculpteur Ernest Dubois et il est fixé dans la roche Tavernier. Il a été inauguré le samedi 25 mai 1907, à 11 heures du matin.
fontaine Isabelle Panorama (1024x413) Fontaine Désirée (1024x413)
Sur le parcours, plusieurs attractions. La fontaine Désirée. C'était le prénom de l'épouse du forestier Marrier-de-Boisdhyver.Deux femmes sont assises là et parlent avec animation. L'une d'elle me dit «Il n'y a plus d'eau, ça fait deux ans qu'on vient s'asseoir là et qu'il n'y a plus d'eau. »
Fontaine Dorly, là, en revanche, il y a de l'eau, une sorte de fonds saumâtre sur lequel bruissent des mouches. Pas vraiment ragoûtant. Voir sur la vidéo.
Ces fontaines ont été aménagées par Denecourt et Colinet entre 1845 et 1901.
La fontaine Isabelle date de 1866. Isabelle est le prénom de la fille du sculpteur Adam-Salomon.
La fontaine Dorly est créée en 1852, elle porte le nom d'un souscripteur, négociant à Paris.
La fontaine Désirée est davantage mise en valeur. Elle est située sous une esplanade dans un endroit qui offre un panorama sur les coteaux de Vulaines et de Samoreau .
Et sous la neige…
Roche éponge Panorama (1024x485)
La voilà enfin cette fameuse roche Éponge que Denecourt a découvert le 5 mai 1866. Une buvette fut exploitée à côté jusqu'en 1940.Visible page 13 sur ces cartes postales anciennes
Autour de la roche Éponge, un tulipier, un libocèdre, un
cèdre de l'Atlas.
Médaillon Colinet (2) (768x1024)
Sur la carte postale, la grotte Colline présente une ouverture d'entrée beaucoup moins large, en forme de pièce de puzzle. Voir la vidéo sur ce billet.
Au-dessus de l'entrée, un médaillon représente Charles Colinet, le continuateur de Denecourt, c'est-à-dire qu'il rééditait l'Indicateur historique et descriptif du palais et de la forêt de Fontainebleau et entretenaient les sentiers et les sites.
Le profil de bronze de Charles Colinet est sculpté par Léo Gausson. En dessous, sur le deuxième bronze, figure un sonnet d'Adolphe Retté.

racines-sol (819x1024)
Après tous ces monuments, je continue plus ou moins au hasard, guidé par les traits bleus. Je sais que je me dirige vers la Tour Denecourt... Quand va-t-elle apparaître ?
L'odeur des Pins devient beaucoup plus présente. Le ciel bleu apparaît à travers les arbres. Des marches, du sable, des pavés. On a presque l'impression qu'on va déboucher sur la mer. Finalement, c'est une mer d'arbres qui apparaît. On est là au point de vue de la Vasque,
on remarque au sol deux "boîtes à coins" qui permettaient de  fendre les blocs de grès à l'aide de coins de fer et de lourdes masses.(source).
mer d'arbres Panorama (1024x433)
La tour apparaît un peu plus loin, après m'être faufilé au milieu de gros rochers. Dont un très curieux, avec sa carapace d'animal antédiluvien, juste au-dessus d'un boyau, voire sur la vidéo troisième chapitre.
esplanade de la Tour Denecourt (1024x768)
La première tour Denecourt s'appelait Fort l'Empereur et fut construite par Denecourt en pierres sèches. Napoléon III et l'impératrice Eugénie l'inaugurèrent le 23 novembre 1853. Un tremblement de terre l'abat le 28 janvier 1878. Colinet lance une souscription publique qui rapporte 2134 Francs et ainsi on peut la reconstruire et on en profite pour la surélever. Elle devient la tour Denecourt en 1882 suite à la décision du conseil municipal de Fontainebleau. Le médaillon qui représente Denecourt est l'œuvre d'Adam-Salomon. Sur les cartes postales anciennes, on peut voir une balançoire à côté de cet édifice que Denecourt appelait « mon belvédère ». La table d'orientation, récente, est en lave de Volvic.
médaillon Denecourt (1024x768) table d'orientation de la Tour Denecourt Panorama (1024x490)
Une vallée arborée très agréable. Une route bitumée. Couper la route... Route du rocher Cassepot. Route du Faon, montante, qui m'emmène jusqu'au plateau du rocher Cassepot. L'odeur est différente, plus poivrée, une senteur de fougères sous le soleil.
mares Froideau Panorama2 (1024x432)
J'erre un peu au milieu des grès et des pins où se trouvent les mares Froideau. Thomas Froideau (1843-1890) était inspecteur des forêts à Fontainebleau.
Le point de vue du rocher Cassepot.

Dans la vallée Cassepot
Puis c'est la descente au milieu des fougères à hauteur d'homme. Les vallons entre les points de vue sont souvent plus beaux que les points de vue eux-mêmes.
Le retour vers Bois le roi est monotone par les longues allées forestières.
À Bois le roi, notons la présence du Sylvain par la rue Denecourt, qui croise la rue Colinet, et même une villa Denecourt. Plus loin je débouche dans Brolles par la rue Gustave Mathieu, peintre qui s'est fendu d'un poème en hommage Denecourt dans le recueil d'hommage que des personnalités artistiques de l'époque lui avait consacré (réédité par une maison d'édition de Barbizon). La boucle est bouclée.

jeudi 1 juillet 2010

D'Épisy à Épisy, en passant par Écuelles, Villecerf et la montagne de Trin, Villemer-Rebours...

Mise à jour: Jeudi 8 juillet, l’étape Epernay/Montargis du Tour de France  passera par les villes citées dans ce billet, venant de Montereau Fault Yonne et se dirigeant vers Nemours : au km 129 à Villecerf et au km 133 à Villemer.

(Toutes les étapes du Tour).


Patrick mène la randonnée: Une boucle de 16 km pour ce samedi 26 juin plutôt caniculaire .

«Partis d'Episy nous rejoindrons Ecuelles en suivant le chemin de Halage du canal , puis par le GR 13 la Montagne de Trin sur la commune de Villecerf .
Pour le retour nous ferons un détour par Rebours (commune de Villemer) et regagnerons Episy à travers les champs .»

Départ Épisy. 511 épisiens, le nom des habitants. Le marais alcalin d'Épisy est connu des naturalistes pour sa station de conservation de la flore glaciaire du quaternaire, pour sa richesse en orchidées et sa diversité floristique, herbacée, et muscinale, comptant plusieurs espèces rares en Europe.

Comme curiosité, on y trouve une Croix de gué, à la vertu protectrice, qui rappelle la présence d'un gué sur le Loing à Épisy au 18è siècle.
croix de gué

L'écluse n°16, canal du Loing, a été refaite, comme les autres après 1880. Elle consiste en une porte mobile qui permet de retenir ou de lâcher les eaux à l'aide d'une commande manuelle sur trépied.
On y trouve la chute du Lunain, qui vient se jeter dans le canal du Loing, au niveau de cette écluse.
Les randonneurs longent le canal, de l'écluse n°16 à l'écluse n°17 d' Écuelles. Ce village de 2550 habitants , les écuellois, fait partie des faubourgs de Moret-sur-Loing. Des industries se sont installées là, notamment une grande carrière de calcaire qui est très visible sur le plan aérien (la trouée blanche) et audible pour les habitants à cause des explosions. Il y a eu aussi une usine de céramique qui a fabriqué des carreaux du métro parisien. L'Orvanne est retenue dans une pièce d'eau qui tombe en cascade.
Les randonneurs quittent alors les bords rafraîchissants du canal pour s'engager sur le GR 13.
La Fontaine du Dy
- Ferme de la Fontaine du Dy
- Le moment de bravoure de la journée , l'ascension de la montagne de Trin .
Montagne de Trin-1-vert-1 montagne de trin
Elle domine la commune de Villecerf. C'est une colline tabulaire de 145 mètres d'altitude , butte témoin de la vallée de l'Orvanne, constituée de formations gréseuses datant de l'érosion du quaternaire, comparable à la forêt de Fontainebleau.
A son sommet, s'élèvent les vestiges du prieuré Saint-Etienne de Trin de l'ordre des Grandmontains.
Arrivée sur le plateau boisé
Point culminant de la Montagne la Tour de Villecerf
La tour a été construite à la fin du XIX ème siècle,c'est une fantaisie d'inspiration médiévale.

la Tour de Villecerf (1024x683)

Curiosité: l’arbre mangeur de pancarte:Arbre_mangeur de pancarte (1024x683)

Puis c'est le chemin du retour , qui passera par Rebours, hameau appartenant à Villemer. On est là dans des endroits stratégiques pour l'approvisionnement en eau de la ville de Paris. En effet, Le Lunain ressurgit, après un parcours souterrain, dans l'étang de Villeron.
étang de Villeron
Plusieurs captages des eaux sont dirigés vers l'usine de Sorques, près d'Épisy, pour être renvoyés sur la ville de Paris par l'aqueduc de la Vanne. Puis l'eau est acheminée vers Paris à travers la forêt de Fontainebleau. Sur ce blog, on a déjà vu l'usine de Sorques et l'aqueduc de la Vanne: Un aqueduc sous les fougères. (Et il faudra que je trouve le temps de remettre les photos sur ce billet...que vous pouvez écouter.)
A Rebours, écrasés par la chaleur, pas un chat. Les randonneurs sont peut-être passés à coté du lavoir, fermé et alimenté par les sources captées par la ville de Paris et d'une pompe aspirante en fonte de type "sauvastika", c'est à dire les bras tournés vers la gauche. Un bec d'évacuation, à pas de vis, permet le branchement d'un tuyau.
traversée de Rebours (1024x732) (photos Patrick Bouvier)
Et c'est le retour au point de départ à Épisy.
Prochain RDV le 10 juillet pour un petit tour aux Trois pignons .