jeudi 25 mars 2010

Les mystérieux totems de Pontcarré.

Pontcarré au milieu de la forêt de Ferrières organisait sa rando de printemps, ce dimanche 21 mars 2010. 250 participants sur les 4 randonnées (circuits  de 10,15, 20, et 30 km, en liberté ou accompagnés). Départ du gymnase Crozet à coté du château d'eau à Pontcarré.
Et d'abord, Pontcarré , c'est où ? Voir la carte: 
Patrick: « de grandes allées forestières traversent la forêt plutôt humide .
Avec une dénivelée proche de zéro, la balade reste assez monotone mais réserve quelques surprises.

Le circuit passe par le château de Ferrières
Et l'église Saint Rémy de Ferrières-en-Brie
 Edifice sans transept (nef transversale qui coupe à angle droit la nef principale d’une église et lui donne la forme symbolique d’une croix), composée de trois nefs terminées par trois absides (partie qui termine le chœur d'une église). La charpente a été entièrement reconstruite après un incendie en 1569.
D'étranges totems nous escortent parfois sculptés à même les arbres .

L'artiste (?) aurait sculpté ces totems dans un séquoia abattu par la tempête de décembre 1999.
Une magnifique perspective de séquoias puis une allée de platanes en forêt terminent la rando.
Cette allée de séquoias se  trouve à la porte des Lions du parc du château de Ferrières (route de Ferrières en Brie à Pontcarré). Elle est aussi visible à partir de la D 471 entre Collégien et Pontcarré.

L'organisation a remis aux participants une feuille relatant l'histoire du château de Ferrières et son parc. Voici ce texte: « Le domaine de Ferrières est situé en Seine-et-Marne, entre Lagny et Pontcarré. Il couvrait plus de 3 000 hectares de bois, de taillis, de pâturages, de terres cultivées, appelés à constituer, eu égard à l'extension rapide de la banlieue vers l'Est, une réserve écologique, l'un des poumons de la capitale.» suite du texte + documents sur la marche du printemps, cliquez.....

mardi 16 mars 2010

Nappe de Champigny: la sécheresse continue.


Source.
Plusieurs épisodes pluvieux et la fréquence des chutes de neige ont pu donner l'impression que nous sortions de la sécheresse chronique qui sévit depuis cinq ans dans le 77. Ce n'est malheureusement pas le cas. Même si nous avons fait un billet sur la crue centenale, le risque majeur est davantage la trop faible recharge en eau tout au long de ces dernières années.
Le bulletin de situation hydrologique en Île-de-France de janvier 2010 nous apprend que le niveau des nappes n'est pas en hausse et que celui des nappes règlementées par arrêté sécheresse -c'est le cas de la nappe de Champigny- demeure toujours trop bas.

 Dans le PDF que vous pouvez télécharger ici:Source , on lit que d'octobre 2008 à octobre 2009, il manque 100 mm d'eau par-rapport aux moyennes normales, et la situation continue à être déficitaire les mois suivants. Voilà cinq ans qu'il ne pleut pas assez dans notre région ! 
La nappe de Champigny est étroitement surveillée.
Conséquence: La nappe phréatique ne se remplit pas et reste en situation de crise. La nappe de Champigny, constamment déficitaire, est classée comme Zone de répartition des eaux (ZRE) 
Une zone de répartition des eaux (ZRE) se caractérise par une insuffisance chronique des ressources en eau par rapport aux besoins.
Le classement en ZRE d’une ressource permet d’avoir une connaissance plus précise et un meilleur contrôle des prélèvements, notamment grâce à l’abaissement des seuils de déclaration et d’autorisation.
Tandis qu'à coté la nappe de Beauce est en baisse continue à Mainvilliers (45), Fontainebleau (77) et Congerville-Thionville.(91) Source.

Les actions entreprises sont listées dans le document de Nature Environnement 77 concernent
  • L'eau potable
  • Les usages industriels
  • Les usages agricoles ( 3 à 5 % de l'ensemble des prélèvements)
  • Les établissements de lavage de véhicules. Saviez-vous qu'ils représentent 6% des consommations moyennes d’eau potables?




  • De plus, des limitations de prélèvement seront imposées à tous ceux qui s'alimentent dans la nappe de Champigny (Paris, départements limitrophes de la Seine-et-Marne)

Pour tout savoir sur la nappe de Champigny, cette association d'utilité publique:
AQUI' Brie
+ Une vidéo de 2007 .
-Un rapport du sénat sur La qualité de l'eau et l'assainissement en France  qui s'intéresse notamment au sujet méconnu des forages - saviez-vous que les golfs disposaient de leur propres puits afin de prélever l'eau des nappes souterraine et que ces forages sont une cause éventuelle de pollution ? Voici le début du rapport parlementaire:
Et si une part de la pollution de l'eau souterraine provenait de ceux qui la prélèvent ? La question paraît impertinente. La réponse est paradoxale : les forages peuvent, en effet, être une source potentielle de pollution. Ce constat, bien connu des scientifiques et techniciens, est curieusement totalement méconnu des maîtres d'ouvrages, responsables des forages, et du grand public. Ainsi, s'il existe des pollueurs qui se cachent, il existe aussi des pollueurs qui s'ignorent.....


-Les ressources en eau potable dans le sud Seine-et-Marne, un billet du mois d'août, un peu brouillon, mais avec plein de liens intéressants.
-Mise à jour 27 mars, un article du Parisien. 

samedi 13 mars 2010

Balade au Rocher d'Avon.

Randonnée du samedi 6 mars 2010. Ce circuit est considéré comme facile. Le départ et l'arrivée se font Avenue de Maintenon.
Départ :
 Le parcours: 
Il longe en parallèle Fontainebleau et Avon et permet à ceux qui habitent la ville ou descendent du train de découvrir la forêt toute proche sans passer trop de temps. On reste à proximité du parc et du château. Au point de vue des Cascades, on a un panorama dégagé sur Fontainebleau, le camp Guynemer (Ecole Interarmées des sports) et la Cave Coignard (Hameau de la paroisse d'Avon.). Une rue d'Avon et un stade portent même le nom du Rocher d'Avon.
Ce secteur est en quelque sorte le pendant de la randonnée du Mont-Ussy ... D'ailleurs, on peut apercevoir en face la Croix du Calvaire qui surplombe Avon et Fontainebleau et qui est en général invisible du bas de la vallée, de la ville. Sur cette ancienne carte, on distingue bien  la position du Rocher d'Avon par-rapport à la ville (image cliquable):
Source de l'image Nouvelle carte de la forêt de Fontainebleau d'aprés les meilleurs plans
Chaos rocheux du rocher d'Avon.
Ce qu'en dit le Dictionnaire Historique et Artistique de la Forêt de Fontainebleau de Félix Herbet:
ROCHER D'AVON.
On y exploitait, en 1609, des carrières de grès.D'après un état des plantations de 1767 a 1826, dressé par M. Deroy fils, entrepreneur ordinaire des routes de la forêt, on fait des semis de pins au rocher d'Avon, en 1785 et 1786, sur 135 hectares 93 ares. Le canton ne contient que 100 hectares; la plantation s'est donc étendue sur des cantons voisins, par exemple la Plaine d'Avon ou les Sentiers d'Avon. C'est à l'influence de Lemonnier, médecin de la reine, que l'on doit cette introduction des èspèces résineuses, disparues de la forêt depuis 1709. 

A propos des pins, on pouvait découvrir il y a quelques années l'inscription suivante: «Rocher d'Avon verglas de 1879 et froids de l'hiver 1880-pins maritimes détruits »

Curiosités: nombreuses grottes, belvédères sur la ville, arches naturelles, et surtout la Dame Jeanne d'Avon, qui est une des plus haute roche du massif de Fontainebleau.
Cette sortie arrivait une semaine après la tempête Xinthia, dont on relève les traces, comme l'explique Patrick:
« Aujourd'hui 5 mars , étrange impression , on sent que le printemps est là en embuscade et que l'hiver n'a pas dit son dernier mot .
Les randonneurs partent pour leur sortie hebdomadaire .
Passages entre ( voire sous ) les rochers , grottes , petites ascensions se succèdent .
Pour ma part , une petite déception, je trouve que le Rocher d'Avon a perdu un peu de son charme.
Les dégâts de la dernière tempête, plus les coupes le long de la nationale 7, plus l'ambiance hivernale lui ont fait perdre son atmosphère .
Une belle sortie quand même ! »

Le retour:

mercredi 10 mars 2010

Autour du Polygone.

D'abord un peu d'histoire...Imaginez: vous vous promenez en forêt et vous entendez un coup de canon. C’est une alarme: elle précède l’ouverture du feu dans le polygone de tir. Vous levez les yeux: effectivement un oriflamme rouge se découpe dans le ciel, symbolisant l’interdiction de circuler. 
Avant cela, il est probable que vous n’ayez pas vu la planchette « Ecole à feu, défense de passer », et, avant de la voir, que vous n’ayez pas rencontré la « vedette », un soldat posté à l’entrée du chemin forestier, et qui empêche les promeneurs de s’aventurer dans cette zone mortelle.
Ce n’est pas une fiction, ainsi coexistèrent militaires et civils à partir de 1875 à quelques kilomètres de Fontainebleau. «Le tir au canon rythme la vie des Bellifontains qui ont l'intention d'emprunter la route de Nemours en partant de l'Obélisque.» (Jean-Claude Polton). Voici par-exemple ce que raconte Robert-Louis Stevenson (célèbre pour son roman L'Île au trésor (1883), dans ses "Forest notes":

« La rencontre suivante est plus sérieuse. Depuis quelques instants déjà, on entend le son du canon et là, après avoir dépassé Franchard, c'est un militaire tenant un che­val par la bride qui arrête notre équipage. L'artillerie exécute, semble-­t-il, des tirs d'exercice dans le Quadrilatère et le passage par la Route Ronde s'avère strictement interdit pour le moment. Rien à faire, sinon s'arrêter au carrefour ensoleillé. Tout le monde descend! Il ne nous reste plus qu'à jouer avec le célèbre Cocardon, le plus hirsute et le plus mal élevé des chiens disgracieux de Barbizon, ou qu'à esca­lader les talus sablonneux qui nous entourent. Pendant ce temps le docteur, portant ombrelle, large panama et barbe de patriarche, s'em­ploie à enjôler et, pour autant que l'on sache, à soudoyer la trop laxis­te sentinelle. Son discours se révèle pondéré, mais convaincant, ses manières sont dignes et adroites. Ce n'est pas pour rien que le bon docteur a parcouru le monde entier et qu'il parle toutes les langues, du français au patagon. Il n'est pas revenu au pays après avoir couru tous les dangers pour se laisser intimider par un brigadier, même à cheval ! Nous constatons donc bientôt que la physionomie du mili­taire se radoucit sensiblement, tandis que ses épaules esquissent un mouvement de consentement tacite. "En voiture, Messieurs, Mesdames " chantonne le docteur triomphant, et nous voilà repar­tis d'un bon trot, car une sombre inquiétude nous taraude et la pru­dence l'emporte de loin sur la bravoure chez certains éléments timo­rés de la bande. A chaque instant, nous risquons de rencontrer un gradé qui nous ferait rebrousser chemin. A chaque instant aussi, nous pouvons recevoir un éclat d'obus qui nous emporterait bien au­ delà de notre destination, qui est Grez. »
Politiquement, la décision d’implanter un polygone de tir de 6 km de long en pleine forêt entre le Long Boyau et le Rocher de la Salamandre s’explique par la défaite en 1870 de l’armée française, battue par les prussiens. L’état-major veut élever le niveau de son enseignement et surtout de son artillerie qui n'est pas obsolète mais est tout simplement archaïque.; les réticences et l’opposition de tous les amis de la forêt ne pesèrent rien dans le contexte de revanche patriotique. Source: Des artilleurs en forêt, l'école d'application de l'Artillerie et du Génie (1872-1939), par Jean-Claude Polton, La voix de la forêt, année 2009.
*Voir aussi :  Il semble que cette lettre de Napoléon soit bien à l'origine de la création du polygone d'artillerie de Fontainebleau.

C'est dans ce secteur de la forêt que l'animateur du fal rando chartrettes a emmené les randonneurs, samedi 27 février -départ carrefour du Veneur, D 301, parcelle 377-  à travers un circuit fantaisiste qui va de la Gorge aux Merisiers - Réserve biologique dirigée -au rocher de la Salamandre en passant à travers l'ancien polygone. Une succession de paysages variés: grande pelouse du bas de la gorge, chemins escarpés, tourbières, Platière, mares de platières, landes mésophiles, descentes à pic...
   Est-ce-que la nuit les fantômes des chiens sacrifiés viennent hurler à la mort sur la grande pelouse du polygone ?
En effet, l'armée ,aprés la seconde bataille d'Ypres, expérimente la guerre chimique; des chiens errants capturés pour l'occasion servent de cobayes et succombent aux gaz toxiques dégagés par les obus. Les pins sylvestres n'y résistèrent pas non plus. 
Des courageux s'aventurent au fond de la gorge...
Une randonnée sportive ! Photos Patrick Bouvier.
Billet téléchargeable en PDF (2 Mo)en cliquant sur la vignette.
Autour du Polygone

samedi 6 mars 2010

Anniversaire au Long Boyau

Ce samedi 20 février 2010, les randonneurs sont au Long Boyau, une longue crête qui domine le sud de  la forêt. 
Parmi la quarantaine de noms que Denecourt et Colinet ont attribué aux rochers, grottes et points de vue, les randonneurs vont en reconnaître quelques-uns, à commencer par la Porte Pierre le Grand, à mi-pente du Long Boyau.
Puis au point de vue de la Bombarde, ils bénéficient du panorama sur la forêt et sur la ville de Fontainebleau. 
Il tient sans doute son nom du fait que les canons d'artillerie envoyaient des obus dans la plaine, entre le rocher du Long  Boyau et le rocher de la Salamandre.On trouve des vestiges de postes d'artillerie, car c'est ici qu'on y formait les officiers à partir de 1870. Le Polygone est désaffecté depuis 1945.
Il y a deux ans au château de Courtry, il y a un an dans les cavernes, cette fois c'est sur une hauteur que l'animateur fête son anniversaire.
Voici les mares aux Pigeons et la mare de Franchard. Comparons cette dernière  avec une carte postale ancienne. Et la même à une autre saison sur ce site.
Franchard et retour par les gorges du Houx avec la grotte du "Parjure" et celle du "Serment". Ces grottes tiennent leurs noms, comme les autres, de Denecourt. Il avait juré que la grotte du Serment serait sa dernière oeuvre, les lettres DFD signifiant "Dernière folie Denecourt" sont gravées à l'entrée. Ne respectant pas sa parole, il nomma l'oeuvre suivante "grotte du Parjure"!
(note: le rédacteur n'ayant pas randonné lui-même, il est possible que les noms de grotte soient intervertis. Si un lecteur en sait plus, qu'il le dise...)
Pour finir, des ciels changeants sur la forêt vus du Carrefour du Coq, le point de départ de la randonnée.