lundi 23 avril 2012

La France sauvage, à voir !

Mise à jour: le documentaire d'Arte +7 a été remplacé par La bande-annonce de la série "La France Sauvage" destinée à l'international.
Non, les documentaires animaliers ne sont pas ennuyeux. En tout cas, celui-là, il serait dommage de le rater. Pour assister en voyeur à une vie invisible, qui se déroule sous nos yeux grâce à la magie des optiques modernes et à la patience du cinéaste.

Fascinante intelligence des corneilles, au plumage terne (comparez à celles que vous voyez peut-être dans vos jardins) à cause de la "malbouffe" et qui crèvent les sacs poubelles, tout comme le rat-éboueur que nous voyons s'extraire d'un sac par un trou...de rat. Ballets endiablés des lièvres en phase de reproduction dans les champs labourés. Grâce pataude des crapauds aux cuisses musculeuses et striées qui se meuvent difficilement pour traverser nos dangereuses routes - après les avoir regardés, allez lire cet article sur les "crapauducs" dont l'utilité nous apparaît vitale.  Voir le monde animal et végétal autrement, le documentaire atteint son objectif.


Et n'oublions pas : les lapins dont un seul couple peut engendrer 13 millions de descendants en trois ans, mais le renard, champion de l'adaptation, veille...Nos renards, nous savons bien qu'ils sont là, mais nous les voyons rarement, ou sur les vidéos de Phillipe Lustrat.
Vous verrez aussi les gendarmes dits "cherche-midi" qui s'accouplent dos à dos dans un étrange ballet de masque africain. L'organe du mâle est une vraie ventouse, nous dit Sophie Marceau au commentaire. Et saviez-vous que les pissenlits se ferment le soir venu, que leurs graines sont des petits parachutes qui font des kilomètres. Et s'ils parviennent à couvrir des prairies entières et attirer les butineurs, c'est grâce à  l'éthylène qu'ils émettent au cours d'une guerre chimique qui décourage les autres plantes...


Tout comme les serpents dont nous avons parlé dans ce billet, le piaf se reproduit de cloaque en cloaque, il n'a pas d'organe d'intromission. Et les moineaux qui désertent les quartiers trop riches car trop rénovés, pas assez de niches, adorent les bains de poussière, qui leur permettent de se débarrasser des parasites de leur plumage. Et, ne manquez pas, à la 36 ème minute, ce hérisson qui va se nourrir dans la gamelle d'un chat, qui tourne autour en miaulant mais ne s'y frotte pas...(par-contre, anecdote vécue, le chien a l'estomac assez solide pour digérer un hérisson, même s'il se sent mal pendant quelques heures, c'était un rottweiler-beauceron et il a encore vécu de longues années...) Voilà, tout ce qu'on peut écrire pour vous donner envie de ce documentaire jouissif.


Et si voulez le télécharger pour en conserver une copie sur votre disque dur car il va disparaître d'ici quatre jours, petit tuto (testé et approuvé, logiciel portable, pas de souci de sécurité, plusieurs mois d'utilisation): 
allez sur ce site, Captvty 
cliquez sur Télécharger, là, vous enregistrez un fichier zip de 7 mo dans votre dossier de téléchargement.
dossier dézippé


lancez le logiciel


lancez le téléchargement
Dézippez le fichier (extraire) normalement, un dossier se crée de lui-même.
- Tutoriel mieux documenté sur PC Astuces : La télévision de rattrapage facile
Le téléchargement est rapide, en fonction de votre connexion (entre 5 et 10 minutes pour de l'adsl standart). Et voilà ! Le fichier pèse environ 250 mo.
On me demande dans l'oreillette si c'est légal. A priori oui, c'est que qu'on appelle la copie privée (vous l'avez financé par une taxe qu'on paye sur chaque produit high-tech vendu). Par-contre si vous prêtez le fichier à votre voisin, le FBI débarque et sarko se réjouit à 3 h du mat (référence à l'affaire Mégaupload...)

dimanche 15 avril 2012

Sport intensif = longue vie


 Billet en construction.
Le magazine de la santé a consacré récemment un reportage de 3 mn sur le sport pratiqué à intensité élevée. De quoi combattre certaines idées reçues. Cliquez sur le player pour entamer la lecture.

Courir le marathon, s’entraîner chaque jour pour les jeux olympiques pourraient vous faire gagner des année de vie. Ces conclusions étonnantes sont le résultat de travaux menés par l’INSERM. Ces chercheurs français ont analysé espérance de vie de milliers de sportifs de haut-niveau, coureurs cyclistes, athlètes...Résultat: ces professionnels bénéficieraient d’une longévité bien supérieure à celle de la population générale, un effort à haute dose et en intensité serait même associé à une meilleure santé physique et mentale.
Alors que pendant longtemps, les médecins ont recommandé les petites foulées, le sport en douceur, nous nous sommes demandés si cette époque était révolue. (intro: 0,40 secondes)

Reportage: Les paresseux ne vont plus pouvoir se cacher derrière l’idée que le sport intensif est dangereux pour la santé. Même à forte dose, le sport rallongerait considérablement notre espérance de vie. C’est ce que vient de démontrer une équipe de chercheurs français.

Un chercheur : en observant les performances mais surtout la post-carrière et la durée de vie de ces athlètes, on se rend compte que cette durée de vie est beaucoup plus importante que celle de la population générale; il y a deux raisons pour cela: il y a le fait qu’avec leur talent, leurs prédispositions, ils vont très très loin sur le chemin de la performance. Et puis ils maintiennent cela, à la fois par ce coté de prédisposition mais aussi parce qu’ils maintiennent une hygiène de vie, très probablement, et donc on va trouver dans ce groupe des gens qui vont garder encore à 80 ans une activité physique régulière. Même pour les amateurs, le sport intensif, comme le marathon, ne mettrait pas leur corps en danger. Au contraire, notre corps, grâce à l’activité physique, développe de meilleures capacités respiratoires, cardiovasculaires, ainsi qu’une meilleure résistance au stress.
Dès qu’on se remet en mouvement, on va tirer un bénéfice. Alors pour les sportifs amateurs qui ont une activité intense, quand ils préparent le marathon par-exemple, on va avoir une action, une relation entre l’activité et le bénéfice qui va continuer d’augmenter et c’est seulement au-delà de dix heures par jour qu’on voit apparaître un certains nombre de risques.
Il ne faut évidemment pas se mettre du jour au lendemain à une activité physique intensive. Les bénéfices du sport se cumulent sur la durée, tout au long de la vie. Dix heures par jour, on a un petit peu de marge avant de se faire mal...

mercredi 11 avril 2012

Les Trois châteaux 2012, parcours officiels.

Vu par Michel: 
 

Cliquez sur l'image pour l'agrandir: 
De Blandy à Vaux-le-Vicomte
Pour voir l'album avec les contributions des randonneurs sur le site w.seine-et-marne, c'est en cliquant sur ce lien:  Album photo 2012.
La Randonnée des Trois Châteaux 2012 emprunte des itinéraires de randonnée pédestre balisés (GR : rouge et blanc) ainsi que des chemins et routes cyclables en forêt. Attention, il n’y a pas de possibilité de restauration sur le parcours (juste des points de ravitaillement en boisson, fruits et biscuits). En cliquant sur cette image, vous l'agrandissez:
Parcours des 3 Châteaux 2012, suivre le balisage spécifique mis en place.
 Derniers départs: 
- Attention, dernier départ de Blandy à 7h30, et les portes du château de Vaux-le-vicomte ferment à 9h30.
   - lien Google Maps de Blandy         Lien Street View château de Blandy.


- Melun : dernier départ à 9h au parc Faucigny-Lucinge,     lien Google Maps           -lien Street View

- Bois-le-roi : départ marche nordique 12h . Dernier départ randonnée à 13h.
Tee-shirt vert et badge des bénévoles disposés tout au long du parcours
 


Sur le site du  Conseil général de Seine-et-Marne, on trouvera une présentation détaillée de la randonnée et ses différents parcours, avec description des villages traversés, c'est sur cette page, cliquez sur l'image pour accéder au site:
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samedi 7 avril 2012

Relief de la forêt de Fontainebleau


Découvrez le relief de vos lieux d'excursion
En se basant sur Google Maps, le site Cartes topographique,  a superposé une carte de couleur de la France qui donne les altitudes dans tout le pays. En cliquant n'importe où sur cette carte thématique, on obtient l'altitude en mètres de cet endroit.
Vertige à la Tour Denecourt

 Les utilisateurs de la carte peuvent obtenir une carte d'altitude de toute ligne droite en cliquant simplement sur deux points sur la carte. Le tableau de l'altitude pour cette ligne est alors affiché au-dessus de la carte. Voici le relief de la traversée de la forêt entre Bois-le-roi et Fontainebleau.
De Bois-le-roi à Fontainebleau, une montagne à franchir...
Pas sûr que ça nous en apprenne beaucoup sur la forêt, en tout cas moins que les cartes de l'Inventaire forestier national que nous avons vu dans ce billet mais cela confirme que les habitats sont situés dans les "vallées". Pas de grosses variations, nous "culminons" à 160 mètres, pas de quoi attraper le vertige...mais ce genre de site peut servir aux voyageurs qui vont à la montagne, ou vers des reliefs plus accidentés. Source.
Cliquez sur l'image pour accéder au billet.

mardi 3 avril 2012

Histoire des serpents en forêt de Fontainebleau

Samedi 24 mars 2012, les randonneurs du Falrando ont assisté à un spectacle assez rare: une parade d’accouplement de deux vipères, comme nous l’avons vu dans ce billet: Danse de serpent au Pignon des Maquisards.
Aujourd’hui il s’agit d’une espèce protégée, mais on s’est livré au cours des siècles précédents à une véritable tentative d’éradication des reptiles en forêt, à la mesure de la terreur que l’animal inspirait. Quand on lit les chiffres rapportés, c’est une chance qu’il en reste encore…
vipères aux Trois Pignons_MCourbet-008
Quelques pages d’histoire, en commençant par la plus récente.
La Rumeur: des lâchers de vipères par hélicoptère ! On trouve cette anecdote dans le livre de Anne Valleys, La Forêt des passions, page 258:
L'administration  forestière effectuerait de discrets lâchers de vipères par hélicoptère sur le massif ! Le 21 juillet 1994, le courrier des lecteurs de La République de Seine-et-Marne est à l'inquiétude: un citoyen signale une inhabituelle présence d'ophidiens aux abords des habitations de Nemours-Château-Landon. Un habitant de Bouligny prétend même avoir trouvé une caisse grouillante de reptiles dans son champ. La rumeur s'amplifie, elle atteint enfin les commissariats  où on la prend très au sérieux. Paul Florens, le commissaire qui dirige la juridiction de Dammarie-les-Lys, affirme que I'ONF, c'est de notoriété publique, largue par hélico, non pas des caisses mais des ballons de vipères dans le but d'éliminer les "espèces nuisibles" qui  prolifèrent dans les sous-bois.
« Les ballons sont pratiques, explique cet expert mis à la retraite anticipée ultérieurernent, ils éclatent dans I'atmosphère, libérant les serpents qui s'éparpillent au gré du vent et se dispersent dans la forêt.»
L'agent  Denis Denizot sourit  « Dix fois, cent fois déjà nous l'avons répété : pourquoi nous amuserions-nous à parachuter des vipères dans une forêt qui en est peuplée naturellement?  Nous  avons les couleuvres vipérines qui ressemblent comme deux gouttes d'eau à la vipère, on les observe le plus souvent dans les mares de platières, du côté de Franchard. Vous pouvez  admirer aussi la couleuvre  d'Esculape et la couleuvre à collier... Et ces espèces sont inoffensives. Mais la forêt héberge encore la vipère aspic et la péliade, qui sont bien plus dangereuses.»

Voilà ce qu’écrit Paul Domet, témoin et historien des années 1870, à propos de cette guerre livrée aux reptiles:
Loin d’être un ennemi
Nous ajouterons à cette liste un animal qui est loin cependant d'être I'ennemi de la forêt car il se nourrit et la débarrasse des mulots, campagnols et divers autres parasites, mais dont la terrible renommée est trop associée au nom de Fontainebleau pour que nous puissions le passer sous silence; nous voulons  parler de la vipère.
Description
Voici ce qu'enseigne la science : l'espèce que l'on trouve dans le pays est la vipère commune,  dont la longueur totale maxima est de soixante centimètres, dont  la couleur est variable, cendrée, rousse ou même  rouge brique avec une bande noire anguleuse sur le dos, et des taches de même couleur sur les flancs. La vipère, comme tous  les serpents venimeux, est ovovivipare, c'est-à-dire qu'elle engendre des œufs, mais qu'ils éclosent, dans le sein même de la mère, qui, en réalité, produit ainsi des petits vivants.  
La vipère possède, faisant corps avec ses os maxillaires supérieurs, deux crochets très-aigus, et percés d'un petit canal  intérieur; ces crochets, suivant  les mouvements de l'os qui leur sert de base, peuvent se reployer en arrière, et s'appliquer dans un repli des gencives, ou se redresser, à la volonté de I 'animal; on remarque, derrière eux, de petites saillies destinées à s'accroître, et à les remplacer, s'ils se cassent. 
Le venin A leur conduit  intérieur aboutit un canal qui déverse au dehors un liquide formé dans une glande considérable située sous l'œil; ce liquide est le venin que le serpent  injecte dans la plaie qu'il a faite avec ses dents mobiles. Introduit  dans les voies digestives, le venin n'a pas d'action, mais mélangé à la masse du sang, il est extrêmement dangereux, et d'autant  plus, que  la chaleur est plus forte, l’irritabilité  du reptile plus excitée,  ou qu'il y a plus longtemps que celui-ci n'a fait usage  de ses armes. Les animaux  de petite taille, surtout ceux à sang chaud, succombent, en très-peu de temps, à une morsure de la vipère; l 'homme, lui-même, peut en mourir; tous les deux ou trois ans, il y en a malheureusement, quel qu'exemple à Fontainebleau  ou dans les villages environnants.
vipères aux Trois Pignons_MCourbet-004
(Attention: l'intérêt de ce texte est historique, pas médical. Se reporter à ce billet: Vipères, morsures, préventions, soins) On connaît peu la nature du venin, il  n'est ni âcre  ni brûlant, et mis sur la langue il  ne procure d'autre sensation que celle d'un corps gras. Les moyens à employer pour combattre ses effets sont les suivants: faire une ligature  très serrée, au-dessus de la plaie, afin d'empêcher le sang vicié de se répandre dans la circulation, et d'y porter ses ravages; élargir cette plaie, et la brûler avec un fer rouge, ou de la potasse caustique. On peut encore la ventouser, ou en faire sans danger, sortir le sang, en l'aspirant avec la bouche. Un remède des plus efficaces consiste à verser sur la piqure de l'alcali volatil ou ammoniaque, dont il est prudent d'être toujours muni en forêt. On peut même administrer intérieurement quelques gouttes de ce liquide, en dissolution dans un verre d'eau. L'ammoniaque paraît neutraliser le venin, sans qu'on sache comment, puisque ce dernier n'est de nature acide.
Un animal craintif
Du reste, avec quelques précautions, il est facile d'éviter les atteintes de ces animaux, car ils sont timides et s'enfuient à l'approche. Ce n'est donc qu'en les contrariant, ou en mettant le pied dessus par mégarde, qu'on s'expose à un accident. On rencontre surtout les vipères aux expositions méridionales, au milieu des débris de carrières; le Long-Rocher paraît être la partie de la forêt où l'on en trouve le plus. L'hiver, elles s'engourdissent; il arrive cependant, quelquefois, au milieu des belles journées de soleil, que l'on en rencontre de parfaitement vivaces, même en cette saison.
Couleuvres
Une des quatre espèces de couleuvre qui habitent notre forêt: la vipérine, a quelques ressemblances , par sa grosseur, sa couleur, ses taches, avec la vipère, mais on la différencie facilement par la tête: celle du seul représentant des serpents venimeux dans notre pays n'est recouverte que de petites écailles granuleuses, et n'offre jamais les plaques de celle de toutes les couleuvres. Il ne saurait y avoir aucun doute pour les trois autres espèces: la couleuvre à collier; la couleuvre d'Esculape, la couleuvre lisse, pas plus que pour l'orvet, ce quasi-lézard, qu'on rencontre fréquemment dans nos sentiers.

Jadis, le danger mortel des vipères...
Autrefois les vipères étaient nombreuses à Fontainebleau, et les accidents, fréquents. Sous le Premier Empire, le docteur Paulet, médecin du château, forma le projet de détruire celles-ci, en offrant une prime pour chaque tête qu'on lui apporterait. Depuis, son œuvre fut continuée par son successeur, le docteur Bartout, auquel le trésor de la Couronne remboursa annuellement les avances faites. Une vipère était payée à raison de 30 centimes. Nous avons retrouvé ces comptes, pour 1841, 1842, 1843 et la moyenne des têtes contrôlées s'éleva, pendant ce laps de temps, à huit cents, pour une année. A la Révolution de février, la ville se substitua aux anciennes listes civiles, et une décision du Conseil municipal de Fontainebleau, en date du 5 juillet 1848, attribua à cette dépense un crédit de 150 francs, renouvelé depuis, chaque année, et porté, bientôt après, à 250 francs.
Représentation des chasseurs de vipères au XIXè


Le prix des vipères (note: à l'époque, un ouvrier est payé trois francs par jour.)
Chaque vipère est payée 25 centimes, les jeunes, encore dans le ventre de leur mère, 10 centimes. La somme totale est rarement épuisée. En 1853, l'administration de la Liste civile impériale accorda aux gardes 50 centimes par tête de ces animaux redoutables. La dépense annuelle s'éleva, en moyenne, à trois cent cinquante francs, et le nombre de vipères contrôlées, tant par les agents forestiers que par la ville, à quinze cents environ; la dernière reste seule, maintenant, à continuer cette œuvre, si éminemment utile. 
Un homme du pays, le sieur Barrage, a fait de la chasse à la vipère une véritable industrie; il absorbe, à lui seul, la presque totalité du crédit voté par le Conseil municipal. Il vend, en outre, un assez grand nombre de ces reptiles à des pharmaciens qui font avec la graisse un baume thérapeutique, ou bien à des curieux, qui les emportent vivants, il est connu sous le nom de tueur de vipère. 
Grâce à ces mesures, la forêt de Fontainebleau est maintenant, peut-être, le pays boisé de France où l'on rencontre le moins de vipères; voyez combien une mauvaise réputation s'efface difficilement: encore aujourd'hui, des milliers de personnes sont convaincues qu'elles courraient un danger grave en posant le pied en dehors de nos grands chemins.
Au XXe siècle, le père la Vipère: Edmond Pelletier le chasseur de vipères
Un des descendants de ces chasseurs de vipères que présente Paul Domet. Depuis 1912, Edmond Pelletier les pourchasse et les stocke chez lui, à Recloses dans des petites cages en bois avant de les porter à l'Institut Pasteur, à Paris. Un jour, il effraie les passagers du métro car une des ses cages s'est ouverte !
Il en détruisait, dit-on, près de 500 par an et il se fait mordre 16 fois en trente années de chasse. Pas rancunier, il en apprivoise quelques unes comme nous le voyons sur la carte postale et cela lui apporte la célébrité: cartes vues éditées par la Vie au patronage, rôles de charmeur de serpents dans des petits films, et, en 1981, le Figaro reproduit à 600 000 exemplaires le visage d'Edmond Pelletier le cou enroulé de ses aspics (Source: Notre Département n°8, août-septembre 1989, notice de Colette et Étienne Bidon).

Danse de serpents au pignon des Maquisards

Randonnée du 24 mars 2012
Ce jour-là, une randonnée est prévue dans le secteur des Trois Pignons. Pour lire d’autres billets sur ce secteur et  en avoir un aperçu historique, vous pouvez consulter les billets suivants: 
-Les 3 Pignons en juillet (2010)
C’est l’occasion de citer Jean Loiseau, figure tutélaire des défenseurs de la forêt et auteur de deux ouvrages indémodables sur le massif de Fontainebleau. Il a combattu les dangers qui portaient atteinte à cet endroit : le morcèlement en centaines de petites parcelles, la présence des militaires, le passage de l'autoroute qui crée un arrière-fond sonore et divise le massif en deux parties, l'érosion…, ce lieu qu'il décrit comme le plus beau de la forêt de Fontainebleau.
 Jean Loiseau: Je me souviens encore d'un dimanche de l'année 1920 où pour la première fois je découvris les Trois Pignons. Quel étonnement fut le mien devant un tel paysage,immense et solitaire, qui semblait sortir d'une estampe japonaise. L'aspect était bien différent de celui qu'il présente maintenant; l'ensemble était couvert d'une forêt dense et semblait plus mystérieux qu'aujourd'hui; on y découvrait un habitat de rapaces où nichaient par centaines des moyens ducs; et l'on se perdait facilement dans le dédale des vallons et des rochers boisés.
Croix du Pignon des Maquisards
Cette imposante pyramide en grès dur du pays, surmontée d'une Croix de Lorraine (hauteur 10, 30 m dont 3,30 pour la croix, 110 tonnes au total) est érigée sur le piton rocheux qui forme la Vallée Close, au lieu géographique exact où fonctionnait le projecteur de liaison avec les avions venus d'outre-manche, porteurs d'armes et d'explosifs, largués par parachutes dans la plaine de la Mée au pied même de l'éperon pierreux.
La plaque scellée sur le monument des Trois Pignons rappelle les noms glorieux des 5 morts et 18 déportés de ce Réseau. Il fut inauguré le 22 juin 1946. (Le massif de Fontainebleau t.1, Jean Loiseau)
Cette après-midi-là, les bêtes à sang-froid se sont données rendez-vous, ce sont de belles images pour les randonneurs. D’abord, une couleuvre d’une taille impressionnante au-milieu du chemin.
couleuvre aux Trois PignonsTête de couleuvre
Puis le spectacle de deux serpents qui dansent, admirez…  Comme nous avons deux photographes, l’une armée d’un Kodak, l’autre d’un Canon,  nous les voyons sous deux angles différents:
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Baudelaire: A te voir marcher en cadence/ Belle d’abandon/ On dirait un serpent qui danse/ Au bout d’un bâton
Le serpent a une longue histoire avec la forêt de Fontainebleau, nous nous pencherons dessus dans un billet séparé: les reptiles ont longtemps été exterminé au point de constituer un “petit métier” subventionné par la mairie de Fontainebleau, Paul Domet a écrit plusieurs pages de son histoire de la forêt. Et c’est l’occasion de publier une figure célèbre des cartes postales anciennes: le chasseur de vipère Edmond Pelletier, célébrité du petit village de Recloses. Sans oublier d’étranges rumeurs sur des lâchers de serpent par hélicoptère...
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Mise à jour: Guy Nauleau, auteur du film dont nous parlons plus loin, a laissé ce commentaire: "Photos des deux vipères: il s'agit d'une lutte entre deux mâles de vipères aspic et non de vipères péliades." Nous faisons confiance à son regard de spécialiste.
Il s’agit probablement de vipères péliades au cours d’une parade d’accouplement. La maturité sexuelle a lieu à 4 ans chez les mâles, 4 ans et demi chez les femelles. Le cycle de reproduction peut être annuel, biennal (Vendée)  triennal ou même quadriennal dans certaines régions froides ou alpines. Il dépend de la rapidité de reconstitution des réserves lipidiques de la femelle. Les préliminaires d'accouplement peuvent se répéter plusieurs jours de suite. Il arrive que la femelle fuie...Le mâle cherche sa trace, grâce à son système olfactif. Il essaie d'enrouler sa queue autour de celle de la femelle et d'ajuster leur cloaques. L'organe sexuel du mâle comporte deux hémipénis rétractables. L'un des hémipénis pénètre dans le cloaque de la femelle, et fixe solidement le couple, l'accouplement peut durer une heure.
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Pour en savoir plus , je vous conseille ce document vidéo de macrophotographie : Biologie de la vipère aspic sur le site du Cerimes.
Troisième reptile de la journée, plus commun celui-là, un lézard, qui sert souvent d’aliment à nos deux tourtereaux du haut:
lézard
Et les randonneurs finissent la randonnée étonnés par une curiosité botanique, cette espèce d’excroissance dans ce pin, il s’agirait d’un balai de sorcière, une sorte de champignon qui parasite le résineux.
balai de sorcière
Pas de doute, c’est le début du printemps !