Page d’histoire.
Nous rencontrons la chapelle à la fin de la randonnée du 2 octobre 2011.
Ceux qui entrent ou sortent de Fontainebleau passent à coté d’elle tous les jours, sans doute en n’y prêtant même plus attention: La Chapelle du Bon-secours, classée monument historique (et en très mauvais état, voir à la fin du billet), au bord de la route de Melun, ou côte de la Croix d'Augas, ou, plus moderne, à l'intersection du boulevard du Maréchal Foch et de la route de Notre-Dame-de-Bon-Secours, départementale 606. Coordonnées GPS: 5362,9-478,4 .
En regardant sur Google Street view, vous verrez l'intersection à la fois en hiver et au printemps, on passe des branches dénudées au vert des feuillages:
Racontons son histoire:
Elle doit son origine à un fait miraculeux qui a été raconté par bien des auteurs, notamment Paul Domet:
A la fin de novembre 1661, le sieur Dauberon, gentilhomme ordinaire de monsieur le prince Louis de Bourbon, le grand Condé, et capitaine dans son régiment, venait rejoindre la cour à Fontainebleau. Il fut renversé par son cheval, vers la croix d'Augas, sur le grand chemin de Melun, et une de ses jambes étant restée accrochée à l'étrier, il fut traîné sur les cailloux tout le long de la descente. Au-milieu du danger qu'il courait, il invoqua la Sainte-Vierge, envers laquelle il avait toujours eu une dévotion particulière; aussitôt, son cheval s'arrêta court, et il put se relever sans avoir été blessé.
Le 3 mai suivant, pour perpétuer la mémoire de cet évènement, Dauberon fit bénir une image de la Vierge, que le sieur Durand, premier curé de la paroisse de Fontainebleau, alla poser processionnellement, sur un chêne, à l'endroit où l'animal s'était arrêté; il joignit à cette statuette un récit authentique écrit en latin, sur parchemin, de ce qui s'était passé. En 1690, l'arbre étant tombé en vétusté, un sieur Grenet, prêtre de l'église de Fontainebleau, fît bâtir, de ses propres deniers, un petit oratoire, dédié à Notre-Dame-de-Bon-Secours, et sur le frontispice duquel fut représentée l'histoire de Dauberon. Mais il existe aussi un acte authentique portant les noms d’officiers du roi et divers bourgeois ayant pris part à une souscription.
Cet oratoire, vénéré des habitants du pays, fut, bien entendu, détruit à la Révolution. Après la Restauration, madame la duchesse d'Angoulême, lors de son premier voyage à Fontainebleau, vient s'agenouiller sur la place où avait été la chapelle, et témoigna le désir de voir celle-ci réédifiée. M. Philipeau, curé de la ville, se mit à la tête de l'entreprise; les souscriptions affluèrent de toute part; sur les anciennes fondations, un nouveau bâtiment, qui subsiste encore maintenant, s'éleva bientôt, d'après les plans de M.Heurtaut, architecte du palais; le miracle fut retracé, non plus sur le frontispice, mais au plafond, par le pinceau du peintre Blondel. Cet oratoire fut béni le 30 septembre 1821, devant les autorités civiles et militaires, en grand costume, et une multitude de fidèles. En 1864, Napoléon III fit faire des restaurations importantes à ce monument. Le clergé de la paroisse s'y rend processionnellement, chaque année, le premier dimanche d'octobre. P.353
Et, ce premier dimanche d’octobre 2011, la pancarte posée sur la grille de la chapelle fait toujours appel à la générosité des donateurs. On découvre ainsi une nouvelle association tournant autour de la forêt de Fontainebleau: l’ ANDBS, Association des amis de Notre-Dame de Bon Secours et des madones de la forêt de Fontainebleau, dont le but est «la sauvegarde, l'entretien de la chapelle Notre-Dame de Bon Secours, le développement des Madones de la forêt, des oratoires et autres lieux de dévotion, ainsi que de la ferveur chrétienne. »
En cliquant sur les images pour les agrandir on peut lire les messages dont voici un extrait:
La chapelle de la Bonne Dame est dans un état
critique. Les Pouvoirs Publics (intérieur et agriculture)
veulent bien transférer le monument à la collectivité
locale (ville de Fontainebleau) mais sous condition
d'achat du terrain, à un prix ...........déraisonnable!
Mise à jour 23 octobre 2012: article paru dans la République de Seine-et-Marne du 22 octobre.
la rénovation pourra se faire |
Espérons que l'oratoire dédié à la Sainte-Vierge porte chance aux automobilistes sur ce carrefour accidentogène. Ainsi qu'aux randonneurs : l'endroit a été repéré par le Club Alpin Français comme un point dangereux en 2007, je cite:
Constatation: Passages piétons non matérialisés sur les chaussées au nord du carrefour (traversée normale des randonneurs vers la gare) . Proposition: Bandes blanches à peindre sur les chaussées nord du carrefour (existent au sud) . (Source: annexe 21, p.137 du rapport Vers un parc national). Voilà, c’était une brève histoire du passé et du présent de ce monument du bord de la route.
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