Le randonneur qui croise des chasseurs, hommes en kaki , carabine en bandoulière, ressent une certaine appréhension. Dans nos sociétés civiles, l'homme en arme incarne la menace. Mais nous avons besoin de la chasse pour réguler certaines espèces. Nous avons rencontré certains de ces animaux au cours des randonnées.
Penchons-nous sur la chasse. D'abord, l'arrêté du Préfet, en PDF. Il fixe les dates d'ouverture et de fermeture (OUVERTURE GENERALE : 26 septembre 2010 à 9h00FERMETURE GENERALE : 28 février 2011 à 18h00), il recense les espèces, les zones de chasse. Le profane se sentira un peu perdu en parcourant ce tableau.
Ensuite, beaucoup plus long, mais instructif, le Schéma Départemental de gestion cynégétique, qui permet de se faire une idée un peu moins caricaturale de la chasse. Un exemplaire sur Calaméo.
Résumé rapide :
- Les heures de chasse sont fixées entre 9h et 17h30, sauf exception. La mise en place de panneaux signalétiques est obligatoire ainsi que le port du gilet orange fluorescent pour les postés, les traqueurs, les accompagnateurs.
- Le document recense les GIC/ groupements d'intérêt cynégétique* et les associations de chasse dans le 77. Ça va du Club du Sanglier à l'Association de Recherche du Grand Gibier Blessé en passant par l'Association de Vènerie Sous Terre ou l'Union Nationale pour l'Utilisation du Chien de Rouge ...toute une poésie du monde rural.
- Il s'intéresse à la croissance démographique et à l'occupation des sols. Dans le 77, 59% du sol est occupé par les terres agricoles, les espaces boisés représentent 24 % (soit un peu moins que la moyenne nationale) et les espaces humides 1,5 %.
- Il s'intéresse aux infrastructures de circulation, qu'il s'agisse du réseau ferroviaire qualifié de tentaculaire, le réseau routier de dense, qui créent de véritables barrières aux déplacements des animaux et sont des points noirs en terme de collision avec la grande faune. "Le cloisonnement de l'espace par les engrillagements et les axes de communication est responsable de nombreuses collisions."
Il souligne en particulier le manque d'aménagement type passage à faune qui permettrait aux espèces de circuler.
ESPÈCES/ Qui est chassé ? D'abord,avant de chasser, on compte. Il faut bien savoir combien on peut en tuer...
- Pour compter le lièvre, on comptabilise les lièvres éclairés de chaque coté du véhicule. Ces comptages, réalisés chaque année en sortie d'hiver et sur un circuit identique, permettent d'obtenir une donnée nommée Indice Kilométrique d'Abondance qui représente le nombre de lièvres présents avant reproduction. (En ce moment, une alerte à la mortalité du lièvre.)
- La perdrix grise est un oiseau emblématique de la plaine seine-et-marnaise. Cette espèce est particulièrement sensible à la qualité de son milieu de vie. D'autres paramètres peuvent entrer en compte comme la prédation (mustélidés, corvidés) ou les périodes de travaux agricoles. La dégradation de son habitat est la première cause de diminution des populations. Les opérations de broyage des jachères en période de nidification, de fauchage des chemins ou d'arrachage de haies et buissons lors des opérations de remembrement sont autant de facteurs néfastes au développement de l'espèce.
- Le lapin de garenne, sujet aux épidémies.
- Le faisan , venu d'Asie, introduit à l'origine pour pallier aux diminutions de petit gibier de la région vu ici fait l'objet d'attentions particulières, et devient un gibier à part entière qui offre l'avantage de "constituer rapidement des populations naturelles chassables".
- La régulation des espèces considérées comme nuisibles qui causent des dégâts aux activités humaines et qui présentent des risques sanitaires en disséminant des virus, des bactéries, des champignons p.17 à 19.
LE GROS GIBIER :
" Historiquement concentrés dans les zones suffisamment boisées, les sangliers semblent avoir colonisés les zones de plaines riches en bosquets et boqueteaux causant par la même occasion des problèmes de dégâts difficilement maitrisables." Et les sangliers portent aussi un bouton.
Le schéma continue sur les actions à entreprendre, notamment favoriser la biodiversité (exemple très concret p.37 ACTION C : développer des pratiques d'entretien favorables à l'entomofaune les jachères faune sauvage de type classique. L'objectif est de ne pas broyer 10 à 20 % de la parcelle afin de conserver les larves et les cocons des différents insectes durant l'hiver pour qu'ils puissent recoloniser plus rapidement la parcelle l'année suivante. Le développement de ce type de pratique permettrait de favoriser toute la faune inféodée aux insectes à un stade de son développement. )
Le document se termine sur les dispositions à prendre, l'éthique de la chasse...
Les annexes concernent les recherches au sang du grand gibier blessé avec une liste de conducteurs agréés p.53, l'agrainage et ses modalités, notamment les denrées autorisées (céréales, oléagineux, maïs...) et celles qui sont interdites, c'est-à-dire ce qui n'est pas autorisé, mais le document cible les semences périmées, les résidus de silos avariés. p.55. Agrainage sur Wikipédia.
L'annexe 6 concerne la charte de bon entretien des chemins, que nous reproduisons en-dessous.
Au final, un document intéressant qui montre que la chasse, même si elle ne semble concerner qu'une minorité de personnes, qui suscite souvent rejet et incompréhension, a son utilité.
*Le groupement d'intérêt cynégétique - le G.I.C. - est une formule bien adaptée qui permet à plusieurs chasses, quelle que soit leur forme, privée ou associative, de s'associer pour fixer d'un commun accord des règles identiques de gestion auxquelles elles s'engagent à se conformer strictement. Propriétaires et détenteurs de droits de chasse conservent leur individualité entière. ils poursuivent librement l'exercice de la chasse sur leur territoire mais avec l'objectif de parvenir à une amélioration, obtenue par une gestion rigoureuse.
(Sources : Le sanglier O.N.C 1988)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire