mercredi 28 juillet 2010

Randonnée à travers les Gorges d'Apremont.

Randonnée du 24 Juillet 2010 à travers les Gorges d'Apremont.

Départ pour les gorges d'Apremont près du médaillon de Rousseau et Millet.
Le rocher Jean-de-Paris qui abrite la roche où fut apposée en 1884 la plaque réalisée par Henri CHapu
en hommage aux peintres.
Rousseau et Millet sont les deux maîtres de l'école de Barbizon. Ils sont les représentants d'une nouvelle manière de faire de la peinture, en pleine nature. Le développement du chemin de fer et de la ligne Paris-Lyon rend accessibles ces lieux si pittoresques de la forêt, ainsi que la possibilité de transporter la peinture dans des tubes.

Au début, les artistes broyaient eux-mêmes les couleurs dans leur atelier juste avant de les utiliser.
Les tubes d'étain ont été inventés vers 1840. C’est en 1841 qu’un peintre américain, John Goffe Rand, inventa le tube de peinture en métal compactable, fermé hermétiquement à l'aide d'une pince. Il déposa un brevet décrivant un tube métallique souple en étain pur ou en plomb permettant de conserver les peintures à l’huile. Le peintre Lefranc reprend cette invention en 1850, ainsi les peintres peuvent parcourir la campagne. Ces nouveaux récipients étaient beaucoup plus pratiques que les vessies de porc et permettaient de conserver les couleurs intactes plus longtemps. C'est grâce aux tubes d'étain que les peintres impressionnistes ont pu sortir de leur atelier pour aller peindre leurs paysages sur le motif, c'est-à-dire dans la nature. source.
Voici ce qu'écrit Jean-François Millet au sujet de la forêt et de son ami Théodore Rousseau :
«La forêt, la nuit ,avec ses effondrements de rochers aux proportions démesurées, me fait penser à l'origine du monde, quand le chaos en mouvement broyait des générations d'êtres humains ou que l'esprit de Dieu planait sur les eaux. J'irai tout à l'heure demander à Rousseau s'il veut y faire un tour avec moi. La forêt, la solitude, Rousseau les aime encore mieux que moi. Il y est comme le marin sur la mer. Au plateau de Belle-Croix, pendant des heures, immobile sur un rocher comme un capitaine sur sa dunette, il a l'air de faire son quart. Il ne peint pas, il contemple, il laisse ses chers arbres lui entrer lentement et profondément dans l'âme . C'est un homme fort , que Rousseau ! »

Les dessins de Théodore Rousseau à propos des Gorges d'Apremont insistent sur l'aspect désertique, nu, désolé, des lieux.

Cela explique que les peintres de l'école de Barbizon n'appréciaient pas du tout l'initiative du forestier Marrier de Bois d'Hyver de replanter des épineux dont il cultivait les graines dans une sécherie à la Faisanderie, afin de repeupler les déserts, fixer les sols et empêcher les vents de sables qui envahissait la ville. Une fronde s'est levé contre la poussée des "pins administratifs". Au point que les peintres en sont venus à les arracher. On raconte qu'à l'auberge Ganne de Barbizon qui accueillait les artistes, il fallait revenir le soir avec quelques plants arrachés pour pouvoir souper, ce qui avait forgé l'expression "pins pour pain". Cette opposition entre les artistes et les forestiers culmina quand ces derniers voulurent couper les arbres du Bas-Bréau. La fronde des artistes donna naissance aux premières réserves artistiques, ancêtres des réserves biologiques d'aujourd'hui. Une plaque commémorative au rocher Jean-de-Paris rappelle qu'en 1853 furent créées ces premières séries artistiques.
Mais redonnons la paroles aux randonneurs: (voir la vidéo qui mélange photos de la randonnée et images d'autrefois).
Nous enchainons les monticules rocheux et divers chemins pour rejoindre la fameuse caverne des Brigands et la mare aux Biches (à sec) que nous avons connu sous des jours plus humides .

Puis c'est le Désert d'Apremont qui n'a plus rien d'un désert avec ses herbages de sous-bois assez rares en forêt de Fontainebleau .

Ensuite c'est les fougères qui prennent le relais et un chemin creux nous remonte sur une platière ou se trouve la mare aux Sangliers à sec également. Quelques lézards détournent les randonneurs de leur chemin.
Le lézard vert (lacerta viridis) a une grande confiance en sa robe verte, qui lui permet de passer inaperçu au milieu des herbes et des feuilles. Si vous l'attrapez, il n'hésitera pas à vous mordre en pressant si fortement ses mâchoires qu'il pourra rester pendu à votre doigt un bon moment..Mais sa morsure n'est pas dangereuse. Il se terre d'octobre à avril. Taille maximale: 30 cm. Son cousin, le lézard des murailles qu'on observe dans les jardins fait 10 cm de moins.

La bruyère est en fleur (fleurs violettes dès juillet) et dans certains secteurs la callune est en avance (petites fleurs roses en août et septembre dans les clairières et les landes) mais c'est la fougère qui est reine en ce moment. La fougère aigle est l'espèce commune la plus répandue dans la forêt parmi la vingtaine d'espèces recensée (Pourquoi aigle ? parce qu'elle fait penser à un vol de grands oiseaux vu en perspective), c'est aussi la plus grande des fougères, pouvant atteindre 3 mètres de haut. Elle colonise les sols acides et dénudés et peut pousser aussi sous les arbres.
Une des nombreuses pauses à lieu au rocher "le Pont de Sully".

Ensuite nous traversons un secteur fréquenté d'antan par les peintres impressionnistes avec des chênes centenaires.
Nous passons à côté de "la Tortue d'Apremont" avant d'arriver à la grotte des Barbizonnières ( qui a servi de refuge aux femmes lors de l'invasion de 1814) puis de nouveau au pied d'une immense tortue surmontée d'un bonzaï appelée "la Roche Brisée"
Le chemin nous emmène au rocher de "l'Eléphant de Barbizon".
Encore une belle et longue journée d'été !

1 commentaire:

  1. Très bel article, et complet. Je ne connais pas la région, dommage. Merci d'être passé sur mon blog David , c'est sympa! a bientôt Yvette

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