Au Coquibus, dénivelé et curiosités…

Plus tôt dans la semaine, le guide prévenait sa cordée :
Samedi 26 février changement pour le départ de la rando au Coquibus, rendez-vous à 13h 30 au parking de la Boulignère ( parcelle 28 ).
Sur la route de Milly la Forêt juste après l'auberge de Coquibus. Le lieu du rendez-vous sur Street View. Pour cette sortie s'attendre à du dénivelé et du terrain difficile mais le charme de ce secteur et les curiosités à découvrir seront à la hauteur de l'effort demandé .
A samedi
Patrick

Le samedi arrive... les randonneurs répondent présents au sud de la forêt de Fontainebleau, sa toute fin.
Beaucoup de photos pour cette sortie , l'ensemble pèse plus de 100 Mo, on ne mettra pas tout... une journée annoncée comme pluvieuse .
Pluvieuse ! Il n'en sera rien ! Au contraire nous aurons un bel après midi et ferons une excellente sortie .

Après le départ et 10mn de marche tranquille c'est parti !


Arrivée à la tour de guet (ONF) du Coquibus puis la balade continue enchaînant les points de vue vers le sud . Ce pylône de guet a son utilité, on a déjà vu que le Coquibus a été dévasté par un incendie l'an dernier: des randonneurs en terre d’Islande.
Du dénivelé , de la marche en terrain difficile , du hors-sentier pour une rando sur un secteur assez sauvage .
Dans le massif, c'est l'ultime crête parallèle d'un alignement de rochers et de platières, commencé 24 km plus au nord, vers Veneux les Sablons, au Rocher Brûlé, poursuivi sur le Rocher de Bouligny...et qui se finit au Coquibus.
La Roche Feuilletée qui a donné le nom au secteur traversé par les randonneurs. En termes géologiques, ce sont des diaclases horizontales qui, en travaillant la platière, créent ces feuilletages . C'est un peu la star du Coquibus si on en croit le nombre de cartes postales anciennes qui la représente. Elle avait même son belvédère dédié.

Le spectaculaire travail des carriers.
Imaginons leurs chantiers où la roche est dégagée, désensablée, avant d'être fracturée, basculée, débitée ( Cette profession si noble, cette caste si fraternelle est aussi un enfer. Les carriers meurent au seuil de la quarantaine, détruits par leur travail, détruit par la poussière de grès qu'ils respirent et qui ravagent leurs poumons. (Jean Borie à propos de Victor Maud'huy qui a observé les forçats du grès et a consacré un livre aux carriers en 1846).

Les carriers avaient recours à  un repasseur de métal qui se déplaçait pour aiguiser leurs outils sur le chantier, avec une petite charrette et un cheval.

Les randonneurs enchaînent les platières et les vallons dans un environnement de rochers , de callune et de bouleaux déjà rosissants:

Les marcheurs s'en donnent à cœur joie . Ils avalent les montées et les descentes au milieu de la mousse et du lichen et les passages délicats dans les rochers  .


Sur la platière, des vestiges laissés par les carriers :   «...ils nomment batteries les nombreux assortiments de marteaux, de pinces, de coins, de masse etc., rassemblés aux divers lieux d'exploitation et ils appellent campagnes  les durées de leurs travaux d'une belle saison...» Maud'huy.    
Voir ici aussi , http://photonaturefontainebleau.over-blog.net/article-52701737.html  :« le plus surprenant est sans doute cette rangée de coins encore en place dans leur boîte à coin sur le sommet de la dalle de grès.»  

Puis deux mares (de platière) au bord du GR11 .
Marc en tête le groupe se dirige vers le secteur de " La Roche qui Tourne ".


Vestiges de carriers.
Abri de carriers et signature du livre d'or.


Et toujours de surprenants cairns au détour du sentier !

La mare du Coquibus déborde de toutes parts en cette saison, résultat : une platière gorgée d'eau .                       
La rando arrive à terme .

Soudain un éclairage favorable à la photo illumine le ciel !
Le photographe mitraille à tout va !

Un petit tour à la ferme du Coquibus avant le retour .                       
Juste avant d'arriver au parking les 10 mn de pluie règlementaires avec quelques grêlons pendant un court instant. (Photos: Patrick Bouvier et Yves Jouas, texte (adapté) de Patrick Bouvier,  ). Vous pouvez consulter des cartes postales anciennes du Coquibus sur le site des archives en ligne de l’ESSONNE, notamment sur la page consacrée à Milly-la-Forêt.