Résumé de trois dernières randonnées de l'année 2010 : Bourron-Marlotte, Recloses et Chartrettes.
Bourron-Marlotte, le 13 novembre; c'est l'automne finissant. À l'origine, une traversée du château est prévue mais sans nouvelles du châtelain,les manants se contenteront de la forêt autour du village. Ils visitent la Mare aux Fées, (longtemps appelée la Grande mare,c'est le nom qu'elle porte sur un plan de 1809)
évoque les légendes de la forêt ...
Non loin de la mare, dans le canton voisin de la gorge aux Loups, il y a une grotte mystérieuse au corridor étroit et aux parois griffées de marques étranges qui a pu donner son nom à la mare, au-dessus du rocher Bébé . Un bûcheron affirmait au début du siècle à l’historien Paul Domet (Histoire de la forêt de Fontainebleau, éd. Hachette, 1873, 404 p. Ouvrage ancien mais encore essentiel pour comprendre l'histoire du domaine forestier )qu'il s'agissait de l'entrée de la maison des fées.
En 1919, Marlotte est rattachée à Bourron, Corot y a vécu , Maupassant y a situé son dernier roman Notre cœur que vous pouvez lire ici: Notre cœur sur Wikisource. Intéressantes descriptions de la forêt dans la troisième partie. C’est un style différent de celui de Stevenson, vu dans ce billet, mais avec ses mots, il incarne le ressenti du randonneur quand il avance sur les chemins.
Tout comme le héros de Maupassant –Mariolle-, les randonneurs pénètrent dans les fourrés, sous les arbres gigantesques qui s'élèvent de plus en plus.....« La voûte immense des cimes voile tout le ciel, supportée par de longues colonnes, droites ou penchées, parfois blanchâtres, parfois sombres sous une mousse noire attachée à l'écorce. Elles montent indéfiniment, les unes derrière les autres, dominant les jeunes taillis emmêlés et poussés à leur pied....»
Mariolle pénétra dans les fourrés, sous les arbres gigantesques qui s'élevaient de plus en plus, et il alla devant lui longtemps, une heure, deux heures, à travers les branches, à travers l'innombrable multitude des petites feuilles luisantes, huilées et vernies de sève. La voûte immense des cimes voilait tout le ciel, supportée par de longues colonnes, droites ou penchées, parfois blanchâtres, parfois sombres sous une mousse noire attachée à l'écorce. Elles montaient indéfiniment, les unes derrière les autres, dominant les jeunes taillis emmêlés et poussés à leur pied, et les couvrant d'un nuage épais que traversaient cependant des cataractes de soleil. La pluie de feu glissait, coulait dans tout ce feuillage épandu qui n'avait plus l'air d'un bois, mais d'une éclatante vapeur de verdure illuminée de rayons jaunes.
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Mariolle s'arrêta, ému d'une inexprimable surprise. Où était-il ? Dans une forêt ou bien tombé au fond d'une mer, d'une mer toute en feuilles et toute en lumière, d'un océan doré de clarté verte ?
(....)
Il sortit enfin de l'épaisseur du bois, et entra dans un large carrefour où aboutissaient, comme les rayons d'une couronne, six avenues incroyablement hautes, qui se perdaient en des lointains feuillus et transparents, dans un air teinté d'émeraude. Un poteau indiquait le nom de ce lieu : "Le Bouquet du Roi". C'était vraiment la capitale du royal pays des hêtres.
Puis, tout comme le personnage de Maupassant, les randonneurs rejoignent le village qui se fond dans la forêt.
(Images: Michel Bouvet, Y.Jouas, et Archives 77- Présentation et composition: D.Jouas- )
Prochain “résumé”, c’est pas loin, à Recloses…..
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