Randonnée du 24 mars 2012
Ce jour-là, une randonnée est prévue dans le secteur des Trois Pignons. Pour lire d’autres billets sur ce secteur et en avoir un aperçu historique, vous pouvez consulter les billets suivants:
-janvier 2010 Brouillard sur les 3 Pignons
-Les 3 Pignons en juillet (2010)
C’est l’occasion de citer Jean Loiseau, figure tutélaire des défenseurs de la forêt et auteur de deux ouvrages indémodables sur le massif de Fontainebleau. Il a combattu les dangers qui portaient atteinte à cet endroit : le morcèlement en centaines de petites parcelles, la présence des militaires, le passage de l'autoroute qui crée un arrière-fond sonore et divise le massif en deux parties, l'érosion…, ce lieu qu'il décrit comme le plus beau de la forêt de Fontainebleau.
Jean Loiseau: Je me souviens encore d'un dimanche de l'année 1920 où pour la première fois je découvris les Trois Pignons. Quel étonnement fut le mien devant un tel paysage,immense et solitaire, qui semblait sortir d'une estampe japonaise. L'aspect était bien différent de celui qu'il présente maintenant; l'ensemble était couvert d'une forêt dense et semblait plus mystérieux qu'aujourd'hui; on y découvrait un habitat de rapaces où nichaient par centaines des moyens ducs; et l'on se perdait facilement dans le dédale des vallons et des rochers boisés.
Cette imposante pyramide en grès dur du pays, surmontée d'une Croix de Lorraine (hauteur 10, 30 m dont 3,30 pour la croix, 110 tonnes au total) est érigée sur le piton rocheux qui forme la Vallée Close, au lieu géographique exact où fonctionnait le projecteur de liaison avec les avions venus d'outre-manche, porteurs d'armes et d'explosifs, largués par parachutes dans la plaine de la Mée au pied même de l'éperon pierreux.
La plaque scellée sur le monument des Trois Pignons rappelle les noms glorieux des 5 morts et 18 déportés de ce Réseau. Il fut inauguré le 22 juin 1946. (Le massif de Fontainebleau t.1, Jean Loiseau)
Cette après-midi-là, les bêtes à sang-froid se sont données rendez-vous, ce sont de belles images pour les randonneurs. D’abord, une couleuvre d’une taille impressionnante au-milieu du chemin.
Puis le spectacle de deux serpents qui dansent, admirez… Comme nous avons deux photographes, l’une armée d’un Kodak, l’autre d’un Canon, nous les voyons sous deux angles différents:
Baudelaire: A te voir marcher en cadence/ Belle d’abandon/ On dirait un serpent qui danse/ Au bout d’un bâton
Le serpent a une longue histoire avec la forêt de Fontainebleau, nous nous pencherons dessus dans un billet séparé: les reptiles ont longtemps été exterminé au point de constituer un “petit métier” subventionné par la mairie de Fontainebleau, Paul Domet a écrit plusieurs pages de son histoire de la forêt. Et c’est l’occasion de publier une figure célèbre des cartes postales anciennes: le chasseur de vipère Edmond Pelletier, célébrité du petit village de Recloses. Sans oublier d’étranges rumeurs sur des lâchers de serpent par hélicoptère...
Mise à jour: Guy Nauleau, auteur du film dont nous parlons plus loin, a laissé ce commentaire: "Photos des deux vipères: il s'agit d'une lutte entre deux mâles de vipères aspic et non de vipères péliades." Nous faisons confiance à son regard de spécialiste.
Il s’agit probablement de vipères péliades au cours d’une parade d’accouplement. La maturité sexuelle a lieu à 4 ans chez les mâles, 4 ans et demi chez les femelles. Le cycle de reproduction peut être annuel, biennal (Vendée) triennal ou même quadriennal dans certaines régions froides ou alpines. Il dépend de la rapidité de reconstitution des réserves lipidiques de la femelle. Les préliminaires d'accouplement peuvent se répéter plusieurs jours de suite. Il arrive que la femelle fuie...Le mâle cherche sa trace, grâce à son système olfactif. Il essaie d'enrouler sa queue autour de celle de la femelle et d'ajuster leur cloaques. L'organe sexuel du mâle comporte deux hémipénis rétractables. L'un des hémipénis pénètre dans le cloaque de la femelle, et fixe solidement le couple, l'accouplement peut durer une heure.
Il s’agit probablement de vipères péliades au cours d’une parade d’accouplement. La maturité sexuelle a lieu à 4 ans chez les mâles, 4 ans et demi chez les femelles. Le cycle de reproduction peut être annuel, biennal (Vendée) triennal ou même quadriennal dans certaines régions froides ou alpines. Il dépend de la rapidité de reconstitution des réserves lipidiques de la femelle. Les préliminaires d'accouplement peuvent se répéter plusieurs jours de suite. Il arrive que la femelle fuie...Le mâle cherche sa trace, grâce à son système olfactif. Il essaie d'enrouler sa queue autour de celle de la femelle et d'ajuster leur cloaques. L'organe sexuel du mâle comporte deux hémipénis rétractables. L'un des hémipénis pénètre dans le cloaque de la femelle, et fixe solidement le couple, l'accouplement peut durer une heure.
Pour en savoir plus , je vous conseille ce document vidéo de macrophotographie : Biologie de la vipère aspic sur le site du Cerimes.
Troisième reptile de la journée, plus commun celui-là, un lézard, qui sert souvent d’aliment à nos deux tourtereaux du haut:
Et les randonneurs finissent la randonnée étonnés par une curiosité botanique, cette espèce d’excroissance dans ce pin, il s’agirait d’un balai de sorcière, une sorte de champignon qui parasite le résineux.
Pas de doute, c’est le début du printemps !
Photos des deux vipères: il s'agit d'une lutte entre deux mâles de vipères aspic et non de vipères péliades.
RépondreSupprimerGuy NAULEAU
Auteur du film :Biologie de la vipère aspic.