samedi 19 décembre 2009

La destruction de l'observatoire ornithologique

La neige renforce l'impression de désolation. En arrivant sur les lieux, on découvre le triste spectacle . De l'observatoire , il ne reste plus que des armatures métalliques affaissées sur elles-mêmes. On imagine mal qu'après cette tentative malheureuse, le Conseil général  récidive avec des abris du même type (ou alors des abris à base de tôle ?), en tout cas dans le parc de Livry. Espérons que les autres ENS ouvertes au public connaitront un destin plus heureux.

Mise à jour (22 décembre).  Mr Gervais nous a  apporté des renseignement supplémentaires et très intéressants, qu'il en soit remercié. voici l'intégralité de son mail:


Chartrettes Nature & Environnement a vécu presqu'en temps réel ce sinistre
puisque Bernard Bruneau, notre secrétaire, l'a découvert le samedi 21 novembre
en tout début d'après-midi. Le bois fumait encore. Nous avons averti les pompiers
 de Bois le Roi qui nous ont donné rendez-vous devant la maison de retraite,
en nous demandant de piloter leur camion- pompe tout- terrain. Ils ont noyé les
restes du feu et procédé aux constatations d'usage.
La police nationale, qui  se trouvait très occupée par ailleurs a demandé aux pompiers
de lui communiquer leur constat. C'est peut-être la raison pour laquelle, sauf erreur
ou mauvaise lecture de notre part, il nous a semblé que le fait n'ait pas été relaté
par la" République de Seine et Marne". En ce qui concerne l'édition locale du "Parisien"
nous n'avons pas vérifié.
Nous avions averti immédiatement, dès la découverte, le Vice-Président du Conseil
Général, en charge du développement durable, Monsieur Jean DEY et nous sommes
rendus le lendemain sur site, avec le responsable de l'aménagement de L'E.N.S.

Le Département se demande s'il n'a pas été victime de vol de bois, la masse de cendres
ne semblant pas correspondre à la masse du bois d'œuvre utilisé . Il rapproche cela
de la disparition récente de barrières au "Saut du loup".

Que les randonneurs se rassurent, l'observatoire sera reconstruit. Le Département qui est
assuré pour cet ouvrage contre l'incendie nous l'a confirmé. Peut-être à l'identique ou peut-être
d'une autre facture ? De toutes manières, leur conversation nous tranquillise sur la qualité
 du futur ouvrage.

Les observatoires ornithologiques sont souvent victimes de dégradations dont les causes
sont diverses. Cela va de la mini-teuf entre copains avec allumage d'un feu mal géré, jusqu'à
des conduites moins innocentes: fractures de portes, destructions et vols de matériel, y compris
des registres d'observation qui ne peuvent servir qu'aux observateurs, dans des lieux enclos
 et protégés. La racine de ces dérives sont peut-être la dédication récente de l'espace à la
sauvegarde des espèces naturelles en frustration d'utilisations antérieures qui s'étaient
installées spontanément ou d'autres usages espérés par certains.

Pour faire reculer ces risques dans l'E.N.S., il est souhaitable, que nous tous qui tenons à cet endroit de sauvegarde de la nature, nous y assurions une fréquentation significative et vigilante, mais ne soyons pas naïfs, si les auteurs portent des intentions discutables, les atteintes surviendront de nuit.


Voici quelques photos qui témoignent de l'intérêt de cette structure à base de bois et de brande de bruyère (fagot de pins de bruyère) qui était édifiée sur un bras artificiel du plan d'eau. Les zones humides constituent un lieu de passage privilégié des oiseaux  et l'observatoire permettait d'observer plusieurs  espèces d'oiseaux, nicheurs et migrateur sans les déranger.Voilà à quoi ça ressemblait:







Maintenant:


De quoi nourrir des regrets, de l'amertume pour ceux qui s'étaient attelés à cette tâche, et, qui sait, des remords de la part de ceux qui (accident ? geste gratuit et stupide?) sont à l'origine de cette destruction.
Balade dans l'Espace Naturel Sensible dimanche 17 mai 2009 , un diaporama sur le site de la mairie de Chartrettes.

-Le parc de Livry, explications.
A l'origine du parc de Livry, l'exploitation des alluvions (= L'exploitation  des  granulats  est  une  activité industrielle  indispensable  à  notre  société.  Les  matériaux  sont utilisés  pour  la  construction  de  bâtiments,  de  routes,  d'ouvrages  d'art,  etc.  Pour  mémoire,  chaque  français "consomme" en moyenne 16 kg de granulats par jour.…
Les  alluvions  constituent  le  type  de  granulat  le  plus  prisé  (grandes  qualités  techniques  et  facilité  d'exploitation). Elles  sont  encore  actuellement  indispensables,  notamment  à  la  fabrication  de  certains  types  de  bétons. On les exploite dans le lit majeur* des cours d'eau, l'exploitation en lit mineur* étant aujourd'hui interdite. Source.)
A la suite de cette exploitation, une zone humide s'est créé, d'un grand intérêt écologique,  (= On entend par zone humide au titre de la convention de Ramsar les étendues de marais, de fagnes, de tourbières ou d’eaux naturelles ou artificielles, permanentes ou temporaires, où l’eau est stagnante ou courante, douce, saumâtre ou salée, y compris les étendues d’eau marine dont la profondeur n’excède pas 6 mètres à marée basse. 
Les zones humides ont des fonctions de régulation des eaux, des fonctions biologiques, et des fonctions économiques, sociales et culturelles importantes, qui ont des incidences positives sur l’environnement et les activités humaines. SOURCE.) 
Et donc, le Conseil général de Seine-et-Marne a  réaménagé cette ancienne carrière alluvionnaire pour recréer une zone humide favorable à la biodiversité. Il est à l'origine de plus de 8 km de cheminements ouverts aux piétons.  Une boucle balisée de 3.5 km, ainsi qu'un observatoire ornithologique.

Une courte vidéo d'explication (où on aperçoit un des observatoires):

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