Randonnée céleste dans le gâtinais oriental

Randonnée du 23 avril 2012. Photos Patrick Bouvier.

Une randonnée qui s'aventure sur les limites administratives de trois cantons: Montereau, Moret et Lorrez-le-bocage. Les marcheurs, ce samedi-là, disent un grand merci à la météo, ses ciels changeants aux nuées passagères au-dessus des champs de colza.

Départ Ville Saint-Jacques (738 habitants) chez les Saint-Jacquois ou Saint-Jacquevillois. Origine du nom: c'est une étape de Saint-Jacques de Compostelle. . Nous sommes dans les vallées de l’Orvanne et du Lunain, deux rivières dont la ligne de partage des eaux formait jadis la frontière entre comté de Champagne et royaume de France. Ces cours d’eau capricieux faisaient tourner des dizaines de moulins à blé, à orge ou à tan.

Vestiges du château fort de Challeau (6, rue des Ponts)
Ce château fort est cité pour la première fois dans les Annales du Gâtinais. De plan carré, il est cantonné de tours en encorbellement, dont la partie supérieure est démolie. Son emplacement est choisi dans un but stratégique, à la sortie des marais de l'Orvanne, point de passage obligé entre les hauteurs surplombant la rive sud de la rivière, les buttes Beaumont et Montaigu. Challeau est construit sur le modèle des forts de plaine, sans donjon. L'enceinte mesure 30 mètres de long sur 24 mètres de haut. En plus de sa fonction défensive, ce fort était également un refuge et un poste de gué pour abriter une petite garnison.

Le clocher carré de pierre de l'église de Dormelles à l'horizon, charmant village qui possède le menhir de la "Roche Plantée" et où les chroniqueurs du Haut Moyen Age situent le dernier acte de la bataille que se livrèrent en l’an 599 les descendants de Clovis, roi des Francs.. Le nom de Dormelles vient du celte dormella «forteresse sur la colline», car le village est adossé à une butte.

Flagy (630 habitants) offre le plan en damier caractéristique d'une  de ces "villes neuves" fondées par le roi Louis VII : sept rues parallèles aboutissent à l'Orvanne et chacune d'elles est dotée d'un pont et d'un lavoir. Situé au bord de l'Orvanne, en contrebas de la rue Maigrette, ce lavoir communal se compose d'une structure en brique surmontée d'une charpente en bois recouverte de tuiles plates locales. Ses vastes dimensions permettent d'abriter quinze à dix-huit lavandières. Les lavoirs sont souvent abandonnés avec l'apparition de l'eau courante.

Malgré la grêle, les orages, les randonneurs tracent leur route guidés par des croix et gardent en mémoire et en images les cieux qui se succèdent, nuées, orages, pluies et grêle se courant les uns derrière les autres…

Sur la rive droite du Loing où la Table de craie est recouverte d'argiles et de sables, le Gâtinais oriental fut longtemps une  région de forêts. Ses ciels sont traversés de vibrations atmosphériques.

Défrichées, celles-ci ont fait place à un pays  parsemé de petits bois, un bocage, que traversent  de sinueuses et verdoyantes  vallées.