dimanche 30 janvier 2011

Mont-Ussy 2011


Le 8 janvier.Un classique. Parcours qui présente l'intérêt de se situer tout près de Fontainebleau et de traverser les anciens fronts de tailles des artisans carriers. Le point de départ n'est pas le même que l'an dernier : cette année, au Carrefour de la Vallée de la Chambre. Appelé aussi carrefour des Huit Routes. - Intersection des routes de Notre-Dame de Bon Secours, de la Butte aux Aires, Leopold, de la Fontaine. Maison forestière.
Fronts de taille
Félix Herbet: VALLÉE DE LA CHAMBRE. - Canton de 43 hectares 92 ares 19 centiares. - VII
Plantation de 5 hectares 40 ares en 1807.
On a proposé deux étymologies : 1° La Chambre est un rocher creux qui aurait donné ce nom à
la vallée; 2° il lui viendrait de l'hospice de la Chambre créé sous Louis XIV.

MONT USSY. - Canton de 97 hectares 64 ares 46 centiares.
Carrières en exploitation en 1624 ; replanté en 1777, sur 64 hectares 86 centiares. Déformation de "Montoisy". Lieu-dit connu dès 1349.
Croix du Calvaire

Croix du Calvaire. - Entre 1731 et 1755 on construisit sur l'un des pitons de la plaine du Fort
des Moulins un Calvaire composé de trois croix, abritées par un petit toit (Colinet). Abattues en
1793, relevées le 19 juin 1805, elles furent abattues de nouveau en février 1831. La croix
actuelle a été construite en 1838. Que voit-on de ce promontoire ? Le panorama est si vaste qu'il a fallu découper une photo en trois parties, les voici avec quelques noms d'endroits qui se détachent. Nous essaierons de mettre une meilleure photo une autre fois. Images cliquables:
Vue sur Avon


La ville de Fontainebleau
Le point de vue par-rapport à la cité impériale
  Et grâce au service http://www.closr.it/, vous pouvez vous balader et zoomer dans ce point de vue comme vous le feriez avec Google maps (si toutefois les ressources de votre processeur vous le permettent). Avec la mollette de la souris, vous zoomez (et attendre que l'image s'adapte) ou vous cliquez sur le + et le -... Vous pouvez mettre en plein écran en cliquant sur l'icône dans l'angle droit, et bouger l'image à l'aide de la souris. Note : j'ai enlevé le widget qui plombait la page du blog. Vous le trouvez sur cette pagehttp://www.closr.it/show/AKeqVBri0Gg
Quand les beaux jours seront venus, le couvert végétal ne permettra pas d'en voir autant.

vendredi 21 janvier 2011

Dernières randos 2010: autour de Chartrettes

Les randonneurs ont rendez-vous ce 28 novembre au cimetière de Chartrettes. Ils longent les murs du cimetière, ils traversent les Jards jusqu'à la rue du même nom. A leur gauche, derrière le pré, la route de Melun, la CD 39. L'entrée de Chartrettes venant de Melun est caractéristique avec son kiosque. On peut le voir sur Street View.
Par la rue du Port, étroite et sinueuse, dans sa dernière partie en sens unique, ils accèdent à la rue Georges Clémenceau.
(En fait, non, après vérification, ils avaient rendez-vous à l'église, ils ont donc suivi le mail Clémenceau jusqu'au départ de la voirie, le lecteur peut faire ce trajet virtuel sur Street View).

Agrandir le plan
En traversant cette rue, prudemment car c'est un axe de passage très fréquenté, les marcheurs passent devant la grille du château des Bagatelles où ils peuvent apercevoir une tourelle au dôme pointu, aux cercles de briques ocre et bordeaux identique à celle que l'on rencontre ( ainsi que dans le passé) à l'entrée du village, juste après le panneau annonçant CHARTRETTES . Derrière leurs hauts murs, la présence discrète des châteaux concoure à donner un cachet à ce village seine-et-marnais. Avant la Révolution (1789), Chartrettes accueillait la noblesse lorsque la cour résidait à Fontainebleau, ceci explique leur nombre.
Les randonneurs s'engagent alors dans la voierie. Dans ce "couloir"entre deux murs, ils longent en fait deux grandes propriétés  : à droite le château des Bergeries, à gauche, la vaste surface de champs et de bois qui entoure le château du Pré, appartenant au groupe Soko Gakai. Visible sur Google Maps et sur Bing Maps. On peut le visiter et assister à une cérémonie bouddhiste pendant les journées du patrimoine (sauf cette année).
Comme on le voit sur les photos, l'automne gris est là, dans des bois qui ne présentent pas l'attrait du massif de Fontainebleau. Néanmoins, c'est l'occasion de découvrir les alentours. Si les parcelles ne sont pas numérotées, elles portent toutes un nom lié à l'histoire locale : le Jarrier, les Grenouillères, les Essarts, la Fromagerie...

Ils traversent le bois de Livry-sur-Seine par des petits sentiers et pénètrent dans le village de Livry, "banlieue" de Melun. D'ici, descente par le chemin de Seine jusqu'au bord du fleuve. Street View. A l'horizon, les silos de Vaux-le-Pénil jouxtant le pont du Pet-au-Diable. (note : Il est possible de marcher jusqu'à eux, sur le sentier,mais ensuite, il faut les contourner, on retrouve un sentier méconnu, et on peut continuer jusqu'à Melun par le bord de Seine ou la récente piste cyclable (qui démarre à partir de Livry).
Château de la Rochette vu de Livry-sur-Seine

Vu du ciel

Cet édifice qui domine la vallée de la Seine, c'est le château de la Rochette, bâti entre 1772 et  1778 sur les plans de l'architecte Charles Louis Grès pour François-Thomas Moreau, directeur des fermes du roi (1743). On a réutilisé pour sa construction du grès retaillé issu des fortifications démolies de Melun. Si, autour de ce château, le couvert végétal paraît anodin, il faut savoir qu'une pépinière dépassant les sept millions de plants en 1780, établie sur ces terrasses dominant la Seine, a servi au reboisement de la forêt de Fontainebleau et de Compiègne. De 1767 à 1780, les pépinières royales de La Rochette fourniront plus d'un million d'arbres à tige et trente et un millions de plants forestiers. Elle constitue un exemple unique en Europe car François-Thomas Moreau fait venir des graines du monde entier. C'est très bien expliqué sur la page patrimoine du site de la ville de La Rochette : http://www.ville-la-rochette.fr/patrimoine.htm.
Les randonneurs arrivent à la crique du parc de Livry, dit Espace naturel sensible, aménagée par le Conseil général. Nous l'avons déjà vue dans ce blog, par temps de neige, au mois de juin pluvieux. Elle est parfois victime de pathétiques fêtards, (photos datant d'il y 2 ans). Quelques semaines après cette randonnée, la crique était inaccessible, car inondée, vue dans le billet Le risque de crue.
L'observatoire ornithologique lui aussi sera inondé et la décrue des eaux y sera même plus lente qu'au bord de la Seine.

Puis c'est le retour sur Chartrettes, jusqu'au barrage de la Cave et l'écluse. L'écluse a été construite sur l'ancien gué entre Chartrettes et Bois-le-roi. (En cliquant sur l'icône de l'appareil photo, vous pouvez consulter des cartes postales anciennnes de Chartrettes).
L'ancienne plage au clair de lune.



 Puis on remonte au cœur du village…







Ce four à pain à dôme hémisphérique, donnée par sa propriétaire à la commune en 1980, a été bâti autour de 1900-1910. Il n'aurait servi qu'une fois. Comme il n'a pas de cheminée, l'évacuation des fumées se faisait par un conduit. Quand il était bien chaud, on le fermait par une plaque de tôle. Rien ne dit qu'il pourrait resservir, son dôme est fragilisé à cause du poids du ciment et des briques qui ont été utilisés pour sa restauration.


ÉGLISE SAINT-CORNEILLE-ET-SAINT-CYPRIEN
Sa nef (vaste édifice qui, par la figure de leur plan et la forme de leur voûte, ressemble à la coque renversée d'un navire) est constituée de deux vaisseaux accolés, séparés par des arcades en tiers-point supportées par des colonnes. Reconstruite après la Guerre de Cent ans.
A coté, la mairie de Chartrettes, construite de 1910 à 1913, inaugurée en grande pompe le 1er juin 1913 en tant qu' école. Ce fut d'ailleurs la première du département à être pourvue du chauffage central.
Retour à la nuit au point de départ.
Le village compte entre 2527 et 2593 personnes. Son histoire.

vendredi 14 janvier 2011

Dernières randos de l'année 2010: Recloses et la vallée Mavoisine

Le 11 décembre 2010, rendez-vous à l'église de Recloses -déjà vue au cours de la randonnée Stevenson , mais sous un autre angle, identique d'ailleurs à la première carte postale ancienne ci-dessous - pour l'exploration de la vallée Mavoisine. C'est un territoire qui se situe entre les villages de Recloses et de Bourron-Marlotte.
église de Recloses et monument aux mortséglise de ReclosesIntérieur de l'église de Recloses
Église de Recloses que nous voyons représentée ici sur des cartes postales anciennes, du coté de son chevet.
Sentiers escarpés, décor de bayou, la mare Marcou et l'immense sablonnière, eaux stagnantes, trous d'eau qui apparaissent entre les fougères dépérissantes, dans leur robe marron éteint de l'hiver, "les bruyères roussies par l'hiver" (Maupassant). Les randonneurs portent bonnets et gros manteaux.
Reclose 051x
Recloses domine à 124 mètres d'altitude un vallon boisé, on note la présence de nombreuses grottes, qui ont fait l'objet d'études de la part des naturalistes de la Vallée du Loing, mais qui font partie aujourd'hui de propriétés privées. Dans ces grottes, on trouva des racloirs, des silex taillés, des grattoirs, des débris de céramique. On peut voir un des ces abris au cours du diaporama, neuvième photo, on distingue le chiffre romain XIX.
Diaporama :



Le trajet les conduit naturellement à longer la sablière vers le bois de la Justice, dont on constate la superficie sur la carte, et sur la vue satellite: un énorme trou blanc sur le vert de la forêt.
Vallée Mavoisine-vert
Le sous-sol de la région est particulièrement riche en silice et ces sables de Fontainebleau, recherchés jusqu'au delà de nos frontières en raison de leur finesse et de leur pureté, ont donné naissance à d'immenses carrières . En novembre 2009, d'autres carrières explorées de l'intérieur, ambiance lunaire: les carrières de silice, le retour...
La couche des sables de Fontainebleau peut atteindre 70 mètres de profondeur à certains endroits et date de la première partie de l'ère tertiaire. Ils apparaissent en forêt de Fontainebleau à la suite des phénomènes de bascule et d'érosion qui se produisent après leur formation. Après déblaiement des couches de terre ou de grès superficielles, parfois très épaisses, le sable est exploité par paliers selon sa qualité. Autrefois, on appréciait sa qualité << à vue d'œil >, aujourd'hui, on bénéficie des analyses chimiques et spectrométriques.
Cabane de chantier et locolocotracteur
Expédié autrefois tel qu'il sortait de la carrière, le sable peut maintenant être lavé et séché à la demande dans de vastes installations telles qu'on peut en voir à Bourron et Nemours. Il quitte alors les usines en wagons étanches. (source: Jean Chaintreau, auteur de DES CHEMINS DE FER DE SABLIÈRES AU TACOT DES LACS, éditions Amatteis )
- voir aussi : Un tournage dans les carrières.

jeudi 13 janvier 2011

Dernières randonnées 2010: Bourron-Marlotte

Résumé de trois dernières randonnées de l'année 2010 : Bourron-Marlotte, Recloses et Chartrettes.

point de vue de la Redoute à BourronArchives départementales de Seine-et-Marne DCPO00500463_150 - Google Chrome

      Bourron-Marlotte, le 13  novembre; c'est l'automne finissant. À l'origine, une traversée du château est prévue mais sans nouvelles du châtelain,les manants se contenteront de la forêt autour du village. Ils visitent la Mare aux Fées, (longtemps appelée la Grande mare,c'est le nom qu'elle porte sur un plan de 1809)route du Long Rocherroute des écuries de la reineroute de la Grande Marepancarte mare aux fées

évoque les légendes de la forêt ...

Mare aux fées (2)Mare aux fées (1)

Non loin de la mare, dans le canton voisin de la gorge aux Loups, il y a une grotte mystérieuse au corridor étroit et aux parois griffées de marques étranges qui a pu donner son nom à la mare, au-dessus du rocher Bébé . Un bûcheron affirmait au début du siècle à l’historien Paul Domet (Histoire de la forêt de Fontainebleau, éd. Hachette, 1873, 404 p. Ouvrage ancien mais encore essentiel pour comprendre l'histoire du domaine forestier )qu'il s'agissait de l'entrée de la maison des fées.

En 1919, Marlotte est rattachée à Bourron, Corot y a vécu , Maupassant y a situé son dernier  roman Notre cœur que vous pouvez lire ici: Notre cœur sur Wikisource. Intéressantes descriptions de la forêt dans la troisième partie. C’est un style différent de celui de Stevenson, vu dans ce billet, mais avec ses mots, il incarne le ressenti du randonneur quand il avance sur les chemins.

YJ (2)YJ (1)

Tout comme le héros de Maupassant –Mariolle-, les randonneurs pénètrent dans les fourrés, sous les arbres gigantesques qui s'élèvent de plus en plus.....« La voûte immense des cimes voile tout le ciel, supportée par de longues colonnes, droites ou penchées, parfois blanchâtres, parfois sombres sous une mousse noire attachée à l'écorce. Elles montent indéfiniment, les unes derrière les autres, dominant les jeunes taillis emmêlés et poussés à leur pied....»

automne près de Bourron-Marlotte (2)automne près de Bourron-Marlotte (1)

Mariolle pénétra dans les fourrés, sous les arbres gigantesques qui s'élevaient de plus en plus, et il alla devant lui longtemps, une heure, deux heures, à travers les branches, à travers l'innombrable multitude des petites feuilles luisantes, huilées et vernies de sève. La voûte immense des cimes voilait tout le ciel, supportée par de longues colonnes, droites ou penchées, parfois blanchâtres, parfois sombres sous une mousse noire attachée à l'écorce. Elles montaient indéfiniment, les unes derrière les autres, dominant les jeunes taillis emmêlés et poussés à leur pied, et les couvrant d'un nuage épais que traversaient cependant des cataractes de soleil. La pluie de feu glissait, coulait dans tout ce feuillage épandu qui n'avait plus l'air d'un bois, mais d'une éclatante vapeur de verdure illuminée de rayons jaunes.
(....)
Mariolle s'arrêta, ému d'une inexprimable surprise. Où était-il ? Dans une forêt ou bien tombé au fond d'une mer, d'une mer toute en feuilles et toute en lumière, d'un océan doré de clarté verte ?
(....)
route des Forts de Marlotte_MG_9796a
Il sortit enfin de l'épaisseur du bois, et entra dans un large carrefour où aboutissaient, comme les rayons d'une couronne, six avenues incroyablement hautes, qui se perdaient en des lointains feuillus et transparents, dans un air teinté d'émeraude. Un poteau indiquait le nom de ce lieu : "Le Bouquet du Roi". C'était vraiment la capitale du royal pays des hêtres.

Panorama sur MarlotteMarlotte entrée du village par la forêt

Puis, tout comme le personnage de Maupassant, les randonneurs rejoignent le village qui se fond dans la forêt.

(Images: Michel Bouvet, Y.Jouas, et Archives 77- Présentation et composition: D.Jouas- )

Prochain “résumé”, c’est pas loin, à Recloses…..